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« Les femmes avaient laissé le pouvoir
aux hommes et ils avaient pratiquement détruit le monde. On ne pouvait laisser
cela se reproduire
Les hommes étaient naturellement enclins à
la violence, pour des raisons à la fois génétiques et hormonales. Certaines de
leurs qualités étaient nécessaires au bien-être biologique de l'humanité, mais
pour la survie de la civilisation, il était indispensable que les femmes, moins
impulsives et plus aptes à canaliser leur agressivité à des fins constructives,
conservent les rênes du pouvoir. »
Une citation extraite du livre, Le Rivage des Femmes de Pamela Sargent (Nationalité :
États-Unis Né(e) le : 20/03/1948)
qui est une œuvre de science-fiction
culte, féministe et politique, par une des fondatrices de la SF féminine aux États-Unis
publié en 1986 et réédité en 2024 aux éditions Mnémos. Pamela Sargent n'essaie pas d'y prédire un avenir sans les hommes, mais plutôt d'imaginer
un monde où les femmes seraient devenues indépendantes de leur contrôle. Le
roman imagine un monde futur où les hommes ont perdu tout pouvoir, et où les
femmes usent de tous les moyens à leur disposition pour maintenir leur
domination politique, militaire, économique et sociale, et par une sorte de
retournement, porte en réalité un jugement très sévère sur la condition des
femmes.
Imaginez, plusieurs centaines (ou
milliers) d'années après une catastrophe nucléaire qui a failli détruire
l'humanité, les femmes se sont retranchées dans des cités fermées et
technologiquement avancées, tandis que les hommes, perçus comme des menaces, en
ont été bannis et sont contraints de survivre dans des zones sauvages. Les
femmes vivent pour la plupart des vies paisibles et banales, même si elles
doivent garder un œil sur les hommes, s'assurer qu'ils ne créent pas de grandes
colonies permanentes ou ne progressent pas technologiquement car, de leur point
de vue, ils ont presque tout détruit et on ne peut pas leur faire confiance. Les
villes des femmes disposent de technologies avancées, dont les plus importantes
dans le récit sont le système de réalité virtuelle utilisé pour contrôler les
hommes, la fécondation in vitro et les véhicules volants utilisés pour
détruire toute tentative des hommes de faire progresser leur civilisation, recourant
à l'extermination massive si nécessaire. Les hommes, quant à eux, vivent dans
la culture de l'âge de pierre et sont analphabètes et brutaux.
Les femmes sont considérées comme des
divinités. il n'y a pas de relations sexuelles entre hommes et femmes, la
reproduction est choisie et est faite par insémination et les femmes ont
toujours besoin du sperme des hommes pour enfanter. Aussi, elles ont mis en
place une religion autoritaire qui punit sévèrement toute désobéissance et
ainsi maintient les hommes dans l'ignorance et la servitude. Des sanctuaires,
dans lesquels les hommes se rendent pour prier la Dame et recevoir sa
bénédiction, permettent aux femmes de récolter la semence sans avoir à
approcher les hommes. Les garçons qui sont enfantés sont expulsés très jeunes
des cités, après avoir subi un lavage de cerveau pour qu'ils ne conservent
aucun souvenir de leur vie à l'intérieur des cités, puis sont confiés aux
hommes à l'extérieur. Les filles, quant à elles, sont élevées dans les cités, jusqu'au
jour où Birana est expatriée de la société des femmes et se retrouve confrontée
à la réalité des hommes, à leur façon de vivre et d'évoluer ... C'est sans
compter sur sa rencontre avec Avril, qui permettra (ou pas) aux deux
protagonistes principaux d'ouvrir les yeux et de se rendre compte que cette vie
qu'ils ont toujours connue n'est peut-être pas la seule solution pour vivre en
paix et dans le respect....
Comme le rappelle Birana : "A la façon dont vous vous comportez,
vous ne faites que confirmer ce que pensaient nos ancêtres."
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