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Elisabeth Jacquet de la Guerre
Aujourd’hui
nous allons nous intéresser aux compositrices en musique classique et découvrir
des œuvres souvent oubliées et trop peu jouées.
Quand on parle de musique classique, particulièrement de compositeurs et de chefs d’orchestres, on entend surtout des noms d’hommes. En fait, on n’entend pratiquement que ça, Mais pourquoi ?
Les femmes qui composent de la musique sont aussi anciennes que la musique
La première femme compositrice serait Sappho : la
poétesse grecque, qui a vécu au VIème siècle avant notre ère, accompagnait ses
textes à la lyre. Malheureusement, aucune de ses partitions ne nous est
parvenue.
Pour en parler, j’ai choisi 24 femmes aléatoirement
dans l’histoire des compositrices. Plus de cinq mille pourraient nous en
vouloir de ne pas les avoir citées. En effet elles sont actuellement plus de 5
000 à avoir été recensées par la base de données "Donne - Women in
music"
Parce que oui, des compositrices, il y en a eu, il y en a, et il y en aura toujours. Et si la plupart ont été oubliées, reléguées au néant car jugées sans valeur, certaines sont parvenues jusqu’à nous.
Compositrices évoquées :
Kassia de Constantinople (ca. 805 - ca. 865) ; Hildegarde Von Bingen, (1098-1179) ; Maddalena Casulana, (vers 1544-vers 1590) ; Lucrezia Orsina VIZZANA (1590 - 1662); Leonora DUARTE (1610 – 1678) ; Barbara Strozzi (1619-1677) ; D'Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665 – 1729) ; Hélène de Montgeroult (1764-1836) ; Marie BIGOT DE MOROGUES ( 1786 - 1820) ; Sophie GAIL (1775 - 1819) ; Louise FARRENC (1804 - 1875 ) ; Clémence GRANDVAL (DE) (1828 - 1907) ; Pauline VIARDOT (1821 - 1910) ; Fanny Mendelssohn (1805-1847) ; Clara Schumann (1819-1896) e ; Alma Mahler ( 1879-1964) ; Augusta Holmès (1847-1903) ; Marie Jaëll (1846-1925) ; Cécile CHAMINADE (1857 1944) ; Mélanie Bonis ( 1858 - 1937 ) ; Rita Strohl (1865 - 1941) ; Sivan Eldar ; Maya Badian ; Betsy Jolas
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24 compositrices - Trame de l'émission
4) Moyen âge
Kassia de Constantinople (ca.
805 - ca. 865). Est la première compositrice occidentale que l’on peut entendre
aujourd’hui car ses partitions ont été conservées, une
abbesse byzantine qui a vécu au IXème siècle, dans
l'Empire byzantin.
01 - Yper ton Ellinon - KASSIA 1'31 par l’ ensemble: VocaMe Composer: Kassia
Le Moyen-Âge est aussi marqué par la figure
d’Hildegarde Von Bingen, (1098-1179) une importante figure du XIIe siècle dont
les écrits et les partitions ont survécu jusqu’à nos jours. et qui n’était pas
seulement une compositrice mais aussi une abbesse, guérisseuse,
visionnaire, poétesse et prophétesse. Elle a fondé deux monastères en tant
qu’abbesse bénédictine. “Ordo Virtutum”, qui est l’une de ses compositions, est
la plus ancienne pièce de moralité du monde encore conservée.
02 - Hildegard vin Bingen - Ordo virtutum 2'47 avec Catherine Braslavsky And Joseph Rowe
5) Une Renaissance féminine (XVe-XVIe siècles).
Maddalena
Casulana, (vers 1544-vers 1590) première femme à se déclarer
compositrice et qui publie de la musique à son nom
Elle chante, joue du luth et compose des madrigaux. Elle
dédicace son premier livre de madrigaux à Isabelle de Médicis en ces termes
: “[Je] veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette
profession de musicienne, l’erreur que commettent les hommes en pensant qu’eux
seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais
donnés aux femmes.”.
03 - Maddalena Casulana -
Ensemble Laus Concentus 4'13
Lucrezia Orsina VIZZANA - 1590 (Bologne - Italie) -
1662 (Bologne - Italie)
C’est à Bologne que naît Lucrezia Orsina Vizzana en
1590. Elle apprend la musique au sein du couvent de Santa Cristina et voit ses
motets publiés en 1623. Ils évoquent les jours de fête dans les couvents, le
Christ en tant que rédempteur, sauveur ou époux, et même les conflits
bureaucratiques qui se déroulaient au sein du couvent de Santa Cristina.
04 - Lucrezia Orsina Vizana - Sonet vox tua - Protector noster -
Cappella Artemisia 5'55
6) Le Grand Siècle des compositrices (XVIIe siècle).
Leonora
DUARTE 1610 – 1678 – compositrice et instrumentiste de talent
dans l’Anvers baroque ; Il ne nous reste malheureusement que peu de
partitions écrites par Leonora Duarte. À peine une série de Fantaisies qu’elle
appelait des Sinfonia
05 - Sinfonia VII (Leonora Duarte) _
Castello Consort (live) 2'31 - Par l’ensemble Castello Consort
Barbara
Strozzi (1619-1677)
C’est à Venise, qu’elle voit le jour en 1619. À quinze ans, on la
surnomme « la virtuosissima cantatrice di Giulio Strozzi son père un célèbre
poète et librettiste ». En 1644 paraît son « Premier livre de madrigaux » dédié
à la grande duchesse de Toscane. Dans l’introduction de l’ouvrage, elle écrit «
première œuvre que moi, en tant que femme, je propose anxieusement au grand
jour ». Après le décès de son père, elle publia plus de cent compositions,
exclusivement pour voix et continuo.
06 - Barbara Strozzi_ Il contrasto
de cinque sensi 2'59 - Par l’ensemble NYS
Baroque
D'Elisabeth
Jacquet de la Guerre (1665 – 1729)
Claveciniste remarquée par Louis XIV, compositrice
talentueuse de sonates, oratorios et opéras, Elisabeth Jacquet de La Guerre est
la grande musicienne du Grand Siècle.
Enfant prodige cette fille de musiciens, se forge un
renom à la cour de France grâce à ses talents de compositrice et d'interprète *
Le Parnasse français* relate: « Le roi éprouve un vif plaisir à
l'entendre au clavecin; ce qui motiva Madame à la garder durant trois ou quatre
années, pour se divertir de la manière la plus agréable, et d'enchanter toutes
les personnes de la cour lui rendant visite. Ce fut là une tâche, dont la jeune
Demoiselle s'acquitta avec grand succès. »
Elle est la
première compositrice à voir jouer son opéra Céphale et Procris à l'Académie
royale, , en 1694
07 - Élisabeth Jacquet de la Guerre
- _La Tempête_ from cantate _Le Sommeil d'Ulysse_ 2'53 -Margarita Slepakova - mezzosoprano
7) Au XVIIIème siècle, Des Lumières pour les femmes ?
Si les femmes compositrices, musiciennes, chanteuses sont de plus en plus nombreuses, elles sont encore souvent organistes, clavecinistes, jouent de la harpe ou de la viole. Mais quelques-unes composent des sonates, et à la fin du siècle, certaines s'emparent du piano et composent des symphonies,
La française Hélène
de Montgeroult (1764-1836). premier "professeur femme" au
Conservatoire de Paris à
défaut d'être reconnue compositrice est Excellente interprète de piano-forte,
exceptionnelle improvisatrice, grande pédagogue. Elle compose, mais on préfère
se souvenir d’elle comme d’une enseignante, rôle qui convient mieux aux femmes,
n’est-ce pas ?
Son Cours complet en 771 pages pour l’enseignement du
pianoforte, , devient une référence et inspirera les compositeurs romantiques,
notamment parce qu’elle met l’accent sur le chant. ses œuvres ont été plagiées
sans que son nom ne soit cité.
La marquise de Montgeroult est noble et La légende raconte
qu’elle aurait réussi à échapper à la guillotine pendant la Révolution en
improvisant sur la Marseillaise devant le tribunal révolutionnaire !
08 - Hélène de Montgeroult - Étude
n°111 - Tedi Papavrami and François-Frédéric 2'04
Marie
BIGOT DE MOROGUES – née KIÉNÉ 1786 (Colmar- 1820 (Paris
naît à Colmar en 1786 dans une famille de musiciens :.
La famille s’établit en 1791 en Suisse, C’est là que Marie Kiéné fait à seize
ans ses débuts de concertiste. Elle y épouse Paul Bigot de Morogues (1765-1853
auront deux enfants et s’installent à Vienne
Marie se fait rapidement connaître comme
exceptionnelle pianiste,. Ils s’installent à Paris en 1809 et Marie se fait là
aussi rapidement connaître comme interprète de Bach, Mozart et Beethoven.. En
1816, Felix et Fanny Mendelssohn font partie de ses élèves
Elle laisse à son décès en 1820 à Paris un corpus
d’œuvres réduit qui témoigne de sa connaissance approfondie du style classique
09 - Marie Bigot de Morogues, Sonata
opus 1, mvt 4 5'43 - Sonate opus 1 was published
in Vienna, 1806, and was dedicated to Queen Luise of Prussia. On vient
d’écouter le... 4th movement, un Rondo, au piano
jean-yves serreault
Sophie GAIL – née
GARRE 1775 (Paris - France) - 1819 (Paris - France)
Sophie Gail naît en 1775 à Paris, Elle apprend le
piano et le chant, pratique l'improvisation et publie des romances dès 1790. Elle
se livre pleinement à sa carrière après son divorce, en 1801.
Elle écrit cinq opéras comiques dans les années 1810.
Dans le même temps, en 1816 et 1818, elle se produit en tournée à Londres et en
Allemagne, où elle exécute elle-même les Romances de sa composition, qui
remportent un vif succès. Il faut dire que Sophie Gail avait reçu une formation
solide, s’étant mise après son mariage à l’étude théorique, auprès de
professeurs comme l’Autrichien Neukomm, Perne, le spécialiste des compositions
d’inspiration.
Elle travaillait à de nouveaux ouvrages lorsqu’elle
succombe à une maladie pulmonaire le 24 juillet 1819, à quarante-trois ans.
Adrien de La Fage la saluait encore en 1847 comme « la seule compositrice qui
ait obtenu au théâtre un véritable succès ».
10 - Gail _ N'est-ce pas d'elle (M. de Villoutreys et C. Izambert) 2'03 - Maïlys de Villoutreys (soprano) et Clara Izambert (harpe) jouent « N'est-ce pas d'elle » de Sophie Gail.
8) Durant
le dix-neuvième siècle, les salles de concerts et de théâtre
s'ouvrent au grand public, les chanteuses et cantatrices sont de plus en plus
nombreuses, ainsi que les compositrices, qui s'essaient à tous les genres
Mais si les compositrices sont plus nombreuses, ce n'est qu'en 1913 qu'une femme, Lili Boulanger, obtient pour la première fois le Prix de Rome de composition musicale
Louise FARRENC 1804 (Paris-
France) - 1875 (Paris- France)
Une figure majeure de la musique à Paris au cours du
XIX° siècle, Louise Farrenc est née Dumont en 1804, issue d'une longue
lignée d'artistes. Enfant prodige, elle a reçu très tôt des leçons qui ont fait
d'elle une pianiste accomplie, et à l'âge de 15 ans, elle commençait à prendre
des leçons avec Anton Reicha, professeur de composition au
conservatoire.
Après son mariage, elle a interrompu ses études afin
de donner des concerts avec son mari flûtiste Aristide Farrenc. Bien qu’elle
soit une brillante interprète et compositrice, pendant près de dix ans, elle
est moins bien payée que ses homologues masculins. Ce n’est qu’après le grand
succès de la première de son Nonette pour vents et cordes a exigé et finalement
obtenu l’égalité de rémunération.
Avec ces œuvres, Louise Farrenc est considérée, comme
un des pionniers de la musique de chambre française du XIXe siècle.
Elle a obtenu à
deux reprises le prix de composition décerné par l’Académie des Beaux-Arts.
11 - Louise Farrenc, Symphonie n° 3,
_Finale - Allegro_6'21 - Avec Insula orchestra ET
Laurence Equilbey, direction
Clémence
GRANDVAL (DE) – née Marie-Félicie-Clémence de REISET
1828 (Saint-Rémy des Monts (Sarthe) - France) - 1907 (Paris - France) - France
Elle aurait composé dès l'âge de dix ans des œuvres
symphoniques qu'elle dirigeait elle-même. Elle est pour le piano élève de
Chopin. Son mariage en 1851 avec Amable de Grandval ne freine pas sa vocation. Elle
étudie alors la composition avec Camille Saint-Saëns. Également cantatrice,
elle interprète ses mélodies en concert et en a laissé plus d’une soixantaine.
Elle compose de nombreuses œuvres de musique de chambre avec piano. Sa production
symphonique est importante. Elle connaît le succès dans le domaine de la
musique sacrée. Elle reçoit le prix Rossini en 1880 pour son oratorio La Fille
de Jaïre et le prix Chartier en 1890 pour sa musique de chambre. Mais l'on
déplore la disparition quasi totale des partitions d'orchestre de sa
production, ce qui rend impossible une renaissance de ses œuvres symphoniques
et lyriques.
12 - Quatre Pièces pour Cor Anglais
Valse 3’15 - by The Orchard Enterprises · Martin
Frutiger · Petya Mihneva Falsig · Clémence de Grandval
Pauline VIARDOT –
née GARCIA 1821 (Paris- France) - 1910 (Paris- France)
Pauline Viardot naît dans une famille de musicien.nes
d’origine espagnole. Elle apprend jeune le piano ; Chopin et Liszt loueront son
talent. Elle devient à l’adolescence élève de composition d’Anton Reicha, en
cours privés, mais interrompt ses études. Malgré son désir de devenir pianiste,
elle est conduite par sa mère, sa professeure de chant, à embrasser une
carrière de cantatrice, devenant comme sa sœur une célèbre diva. Dès 1843, elle
se fait remarquer par la publication d’un album vocal qui par ses formes et la
qualité de la partie de piano la place à l’avant-garde du genre de la mélodie.
À partir des années 1860, qui voient la fin de sa carrière de cantatrice, elle
intensifie sa production et laissera près de trois cents œuvres,
essentiellement des pièces vocales avec piano qui la placent parmi les
meilleurs compositeurs de mélodies du XIXe siècle. Elle compose aussi plusieurs
opérettes, qui permettent à ses élèves de s’initier à l’art lyrique.
13 - Cendrillon_ _Je viens te rendre
à l'espérance_ 3'36 - Quatuor Giardini
Ces
femmes compositrices, dans l'ombre des hommes au XIXe siècle
Schumann, Mahler ou Mendelssohn, trois noms bien
connus du grand public.
Derrière ces noms, on trouve aussi les prénoms de trois femmes qui composaient : Fanny, Clara et Alma. Trois compositrices dont les œuvres peinent, elles, à sortir du cénacle des mélomanes, a contrario de celles de leurs frères et époux.
Fanny Mendelssohn (1805-1847), Clara Schumann (1819-1896)
et Alma Mahler ( 1879-1964).
Ces trois femmes talentueuses se sont effacées devant les dictats de la société qui leur imposaient le rôle d'épouse ou de mère, et ne leur permettaient pas de se faire remarquer en tant qu'artistes. Au XIXe siècle, l'idée que des femmes puissent composer de la musique paraît alors peu concevable. Or à cette période, les compositrices de musique classique sont de plus en plus nombreuses.
Fanny
Mendelssohn, la grande sœur de Félix Mendelssohn. Impensable pour
elle de devenir compositrice, son père le lui dit clairement : “La musique
deviendra peut-être pour Félix un métier, pour toi elle doit rester un
agrément”. Quelques-unes de ses compositions sont signées par son frère mais le
reste, elle doit le réserver à son cercle privé, jusqu’à ce qu’elle ose braver
l’interdiction de Félix et publie certaines de ses œuvres un an avant sa mort »
14 - Fanny Mendelssohn Hensel_
September_ At the River, from Das Jahr - Pianist, Sarah Rothenberg 3'05
Clara
Schumann, femme de Robert Schumann. Son père, professeur de piano,
lui enseigne cet instrument. Ses talents de pianistes sont reconnus dans de
nombreux pays de son vivant et elle donne de nombreux concerts dans toute
l’Europe dans lesquels elle interprète les compositions de son mari. Trop prise
par ses occupations familiales, elle est obligée de délaisser sa carrière
d’interprète et de compositrice. Elle finira par écrire : « Une femme ne doit
pas prétendre composer. Aucune encore a été capable de le faire, pourquoi
serais-je une exception ? Il serait arrogant de croire cela, c’est une
impression que seul mon père m’a autrefois donnée. »
Après la mort de son mari, Clara assume seule son
autonomie financière et mène une carrière internationale.
15 - Clara Wieck-Schumann, 4 Pièces
caractéristiques op. 5 - II. Caprice à la boléro (1835-36) 3'46 - 4 Pieces caractéristiques, Op. 5: No. 2, Caprice a la Bolero ·
Jozef De Beenhouwer Schumann, C.: Complete Piano Works
Alma
Mahler (1879-1964), Elle compose dès l'âge de huit ans mais
est l’exemple de l’épouse dévouée et effacée, "Femme de Gustav
Malher" directeur de l'opéra de Vienne quand elle le rencontre, c'est la
passion de la musique qui les rapproche. Dès ses fiançailles, il lui annonce ce
qu'il attend d'elle: « Tu n’as désormais qu’une profession : me rendre heureux…
Tu dois te donner à moi sans conditions, tu dois soumettre ta vie future dans
tous ses détails à mes besoins et ne rien désirer que mon amour. »Ainsi ses
ambitions tournent court. Dans la huitième symphonie, il édite sous son nom des
lieders composés par Alma avant son mariage.
16- Alma Mahler - Fünf Lieder _
Wiebke Lehmkuhl _ WDR Sinfonieorchester
1’58 - Une
des "Cinq chansons" d'Alma Mahler (1910), chantées par l'alto Wiebke
Lehmkuhl, interprétées par le WDR Sinfonieorchester sous la baguette de son
chef d'orchestre Christian Măcelaru le 06 février 2021 à la Kölner
Philharmonie. Alma Mahler – UNE chansons (1910) - arrangement pour alto et
orchestre de Jorma Panula. 00:12:43
IV. Avec vous, c'est triste
Augusta
Holmès (1847-1903)
Une des premières femmes jouée à l'Opéra de Paris,
compositrice mais aussi poétesse, Augusta Holmès a connu la gloire en son temps
avant de tomber dans l'oubli après sa mort, en 1903.
C’est la symphoniste française la plus prolifique,
avec 25 pièces dramatiques pour orchestre. Elle suit les cours de César Franck,
est admirée par Rossini, Mallarmé, Rodin, Renoir et Camille Saint-Saëns.
Elle a composé un des chants de Noël les plus célèbres
repris par Tino Rossi, 3 anges sont
venus ce soir, certaines de ses
œuvres nécessitaient plus de 300 musiciens sur scène et un cœur de 900
chanteurs et chanteuses, elle a
écrit des symphonies à la gloire de la France au XIXe siècle... En effet, née
d’une mère anglaise et d’un père irlandais, elle voue un amour pour son pays
natal, la France.
17 - Augusta Holmès _ Les Trois
Serpentes 4'17 32 - Fiona McGown (mezzo-soprano) et Célia Oneto Bensaid
(piano) interprètent "Les Trois Serpentes" de Augusta Holmès.
Marie Jaëll (1846-1925) - Pianiste,
Compositrice, Chercheuse et Pédagogue. Connue et reconnue de son
temps, elle jouait lors de ses tournées européennes, ses propres compositions
mais également la musique de ses amis Liszt, Brahms, Saint-Saëns, Fauré… puis
elle a développé une passion presque obsessionnelle pour la pédagogie du piano
et tout particulièrement pour les principes physiologiques à mettre en œuvre
pour devenir un virtuose du piano …
18 - Marie Jaëll_ Cello Concerto in
F Major 4’32 III. Vivace molto - Xavier
Phillips, cello Brussels Philharmonic Orchestra Hervé Niquet, conductor
9) Modernité
et Émancipation (XXe siècle).
Cécile
CHAMINADE
1857 (Batignolles, Paris - France) - 1944 (Monte-Carlo - Monaco) - France
Elle a écrit plus de 400 œuvres, fait des tournées
dans le monde entier. Elle nait en 1857 à Paris.et est si douée pour le piano que
Georges Bizet la surnomme mon petit Mozart. Mais pour le père de Cécile les
femmes sont avant tout des épouses. Si sa fille doit prendre des cours de
musique ce sera à la maison. A 18 ans elle profite de l’absence de son père
pour jouer son premier concert. C’est un gros succès et à partir de là elle ne
va pas s’arrêter de créer. A la mort de son père elle part en tournée mondiale.
Le public l’adore mais n’échappe pas dans la presse à des critiques sexistes.
Quand la première guerre mondiale éclate, elle délaisse la musique et se
retrouve directrice d’un hôpital. Elle se retire à Monte-Carlo où elle meurt
presque oubliée en 1944. Elle dit dans une interview :
« Le mariage
doit s’adapter à la carrière. Quand il s’agit d’un homme, tout cela est entendu
et prévu. Mais s’il s’agit d’une femme, cela dérange les normes, les
conventions, les accommodements habituels, et de façon générale, cela détruit
l’art de la femme. Bien que j’ai été mariée et que je sois veuve aujourd’hui,
je crois qu’il est difficile de concilier vie domestique et vie artistique. Une
femme devrait choisir l’une ou l’autre. »
19 - Claire ANTOINE & Moeka
UENO, Cécile CHAMINADE – Mignonne, Génération Opéra 23-24 2’59 - Poème de Pierre de Ronsard - Claire ANTOINE - Soprano et Moeka
UENO – Pianiste
Mélanie
Bonis ( 1858 - 1937 ) Citons seulement Mel Bonis, autrice
d'environ trois cents œuvres.
Mélanie Bonis est issue d'une famille
modeste parisienne et reçoit une éducation religieuse très stricte. Pianiste
autodidacte, elle fait partie des rares femmes à avoir fréquenté, au cours des
années 1880, les classes d’écriture du Conservatoire, dont celle de César
Franck. Dès cette période, elle associe le diminutif de son prénom et son nom
de jeune fille pour signer ses partitions, laissant ainsi planer un doute sur
le genre de leur auteure. Sa dernière année d’études est
interrompue par la décision parentale de la retirer du Conservatoire pour
couper court à un projet de mariage avec un camarade.
En 1883, un mariage arrangé et la
maternité l’écartent pendant quinze ans des scènes publiques Vers 1890 elle
retrouve son amour de jeunesse qui l’encourage à composer et lui
permet de renouer avec le monde musical.
Elle se consacre alors professionnellement à la
composition musicale et se fait accepter par les compositeurs de son temps,
devenant en 1910 la première femme à être élue secrétaire de la Société des
Compositeurs de Musique.
20 - Los Gitanos, Op. 15_2 à quatre
mains (Très rythmé) MEL BONIS 3'07 - Laurent Martin
· Claudine Simon
Rita
Strohl (1865 - 1941)
Le 8 juillet
1865 naît à Paris dans une famille qui compte déjà plusieurs artistes.
Sa vocation
pour la musique devient une évidence à son entrée au Conservatoire de Paris en
1878. Rita Strohl est une compositrice prolifique et son catalogue est très
varié. À 19 ans, elle compose un Trio, à 26 ans son Quatuor avec piano puis
suivent des messes, des symphonies, des mélodies et de grandes fresques
lyriques.
21 - Rita Strohl, Solitude - H. Luzzati, C. Oneto Bensaid 4’05 - Héloïse Luzzati, violoncelle
Célia Oneto Bensaid, piano
10) Compositrices
d'aujourd'hui (XXe-XXIe siècles).
Au XXème siècle, les femmes prennent une place de plus
en plus importante dans la musique et remportent souvent des premiers prix au
Conservatoire de Paris.
sur le XXe siècle, période charnière qui verra arriver un foisonnement bien plus important de compositrices, du bruitisme à la musique d’orchestre. Les compositrices suivent alors la voie de la musique concrète, , sont parfois pionnières de l’Elektronische Musik – comme la danoise Else Marie Pade – et ressentent l’électroacoustique comme une libération capable de briser les structures de pouvoir, comme c’est le cas chez Laurie Spiegel ou Ruth Crawford Seeger. Un constat qui permet d’aller à l’encontre des stéréotypes associant technique et masculinité.
Sivan
Eldar naît en Israël en 1985 et commence son apprentissage
de la musique dès l’âge de cinq ans à Tel Aviv, étudiant le piano et la
voix. À quinze ans, elle déménage aux États-Unis pour continuer sa
formation et elle étudie la composition, le piano et l’ethnomusicologie et y
obtenir un doctorat en composition
Au fil des années, Sivan Eldar élargit sa maîtrise des instruments, qu’ils soient acoustiques, électriques ou électroniques
22 - Una Mujer Derramada _ A Woman
Spilled by Sivan Eldar & Amyra León 3’32 - Une
femme renversée - 2020 with singer Amyra León and Orchestre de Chambre
de Paris under the baton of Marzena Diakun. Sivan Eldar composed the orchestral
score, Amyra León composed the text, and together they composed the vocals,
which serve as the basis for Amyra’s performance.
Maya
Badian (née en 1945 à Bucarest est une compositrice, musicologue et
professeure canadienne d'origine roumaine. Badian a commencé à composer à l'âge
de cinq ans. En 1992, après deux années d'études auprès d' André Prévost , elle
obtient un doctorat en musique, diplôme de composition avec la plus haute
distinction à l' Université de Montréal.
Elle a publié plus de 120 compositions, ainsi que des ouvrages
de musicologie et de pédagogie
23 - BADIAN_ CHAMBER CONCERTO for Horn and Percussion 3’7-
I. Prelude - funebre Horn: Vasile Oprea
Percussion (1 performer): Grigore Pop Composer: Maya Badian
Pour conclure : Betsy Jolas qui décroche la Victoire de la musique 2021 mention «
composition » qui dit dans une longue interview donnée en 2017 à
France-Musique,
« Je suis née le 5 août 1926 à Paris et je suis
compositrice ». Et pourtant ce mot de « compositrice » n’a pas été facile à
dire au début de ma carrière. « Comme beaucoup de femmes, je me disais que je
ne pouvais pas être compositeur. » Quant à être compositrice … comment dire ? «
Je ne voulais pas dire compositrice. « Compositeure » ? surtout pas. «
Compositeur femme » ?, c’était grotesque, on va dire que Pierre Boulez est un
compositeur homme ! ! … Il n’y a pas si longtemps que j’ai admis que j’étais
compositeur femme ».
24 - Betsy Jolas _ Quatuor VII
_Afterthoughts_11'36 - Fabien Norbert (trompette),
Caroline Florenville (violon), Carole Roth-Dauphin (alto), et Amaryllis Jarczyk
(violoncelle) interprètent le Quatuor VII "Afterthoughts" pour
trompette et cordes de Betsy Jolas.
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