18 JUIN 24–A.S. BIROT co-réalisatrice « De rêves et de parpaings »Remue Méninges féministe Radio libertaire 89.4
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Invitée Anne-Sophie Birot une des 2 réalisatrices du documentaire « De rêves et de parpaings »
Les EnChantières, association de femmes qui partagent les savoirs du bâtiment, construisent leur futur local, à Montreuil (93), sous la forme d'un grand chantier participatif. Des femmes de tous âges et profils embarquent dans l'aventure, qui s'avère épique, humaine et politique, car elle se nourrit de révoltes et de rêves... Nous, réalisatrices, Anne-Sophie Birot et Lætitia Douanne embarquons aussi pour raconter leur histoire collective, celle de plus de 200 femmes qui vont se succéder sur le chantier pendant deux ans.
Prochaines diffusions : à partir 21 juin au Méliès à Montreuil (93) pour 2 semaines
Musiques : "Frangines" Anne Sylvestre, « l’amour sorcier » (Nougaro) Nawal*, Anne ma sœur Anne Louis Chedid**, Musiques du film « De rêves et de parpaings » Natalya N’Rouv avec Isabelle Marchand et la chorale « La criée », « Le collier » Lamar et Mirar***, « Venues de tous les horizons » Claude Michel ****, « Lettre de Sacco à son fils » Serge Utgé Royo, « le déserteur » (Boris Vian) Dominique Grange, « Guerrières de lumière » Mathilde, « Femmes algériennes et Perlimpimpim » (Barbara) Catherine Ribeiro Bouffes du Nord à Paris en fév 1995, « Dans nos chants » Edwige et Anne des Entresorceleuses .
*NAWAL Chanteuse, compositrice franco-comorienne sera en concerts à Arles le 14 juillet 2024 à 11h pour la clôture du festival « Les Suds » et à Paris le 24 juillet au 360 Music Factory 32 rue Myrha 18eme http://www.nawali.com/
** En 1983, la Marche pour l'égalité et contre le racisme est organisée. En 1984, le Front national réalise sa première percée sur le plan national3 en obtenant 10,95 % des suffrages exprimés aux élections européennes. La chanson de Louis Chedid alerte sur la montée de l'extrême-droite en France dans les années 1980. Plus généralement, outre le racisme et l'antisémitisme, Louis Chedid insiste sur le fait que toutes les formes de massacres d'êtres humains, tels les génocides, sont visées dans la chanson (wikipedia). Aujourd’hui c’est 40 ans après la sortie de cette chanson et elle est hélas, la pire des actualités dans le monde et en France.
***Lamar et Mirar, 2 musiciennes Palestiniennes enregistrées à Toulouse lors de la rencontre de la Marche Mondiale des femmes en septembre 2020 Rencontres sur le thème de la marchandisation du corps des femmes dont vous pouvez réécouter la diffusion dans l’émission du 24 novembre 2020 sur remue méninges féministe blooger,
**** Claude Michel est décédée à Concarneau le 17 décembre 2023. Autrice aussi « Penn Sardin» chant de révolte qui rend hommage aux femmes douarnenistes qui, en 1924, se soulevèrent contre leurs patrons dans les conserveries, pour avoir des meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Elle nous a laissé de belles chansons féministes de sororité..
L’interview avec Violeta Belhouchat pour son livre Clitoris 4U ezst repoussée à une date ultérieure
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Compléments d’informations
Claudine SCHALCK, pour son livre sur l'expérience French Arrive ou comment le patriarcat s'approprie la maternité et l'accouchement
Synopsis de rêves et parpaings : Après plusieurs années d’activités dans des salles volantes, Les EnChantières se lancent dans la construction de leur propre local, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Ce sera "l'Atelier des femmes". Elles organisent un grand chantier participatif ouvert à toutes, débutantes ou non.
Objectif : permettre à chacune d’acquérir des savoir-faire tout en apportant une pierre / un parpaing de bois à l’édifice. Des femmes de tous âges et profils embarquent dans cette folle aventure, qui s’avère épique, humaine et politique. Car au-delà du défi de construire ensemble une bâtisse de 100 m2, avec tous les niveaux de compétence possibles, il s’agit d'investir un domaine a priori masculin : acquérir des savoirs spécifiques pour aussitôt les retransmettre et inventer des rapports de travail solidaires. Dans cet univers singulier, se vit une histoire collective fondée sur le partage de révoltes et de rêves, une expérience qui va bousculer les consciences, ouvrir de multiples débats et permettre à toutes de se réinventer. Contact 06 52 37 93 09 contact@proarti.org
Anne-Sophie Birot une des 2 réalisatrices du documentaire « De rêves et de parpaings »
Diplômée de l'Institut d'études politiques de Grenoble et de la Fémis1, département Scénario, Anne-Sophie Birot est autrice et réalisatrice de fiction - Une vague idée de la mer, primé au Festival de Clermont-Ferrand, Les filles ne savent pas nager, co-écrit avec Christophe Honoré - et de plusieurs documentaires, courts et longs-métrages.
1997 : Une vague idée de la mer, 32', produit par les Films du Kiosque, prix Jeune Réalisateur, Clermont-Ferrand
2000 : Les filles ne savent pas nager, long-métrage 1h41, co-écrit par Christophe Honoré, Sépia Production, dist. Haut et Court
1997 : Moteur, action, indiscrétions, making off du film de Claude Chabrol "Au cœur du mensonge", prod. MK2 TV
2004 : Les violeurs d'aurore, 85', Production et diffusion France 2
2008 : Vanessa, 32', collection Visages d'Europe, Prod. Les Films d'Ici / Arte
2009 : La route avec elles, 83', La Société des Possibles / Fondation pour la Mémoire de la déportation. Anne-Sophie Birot • France • 2007 • 83 minutes • DV Cam • Couleur
Printemps 2006, le voyage itinérant de sept vieilles dames venues des quatre coins de France : sept femmes pas tout à fait comme les autres... Agées de 80 à 90 ans, elles sont d’anciennes résistantes, déportées à Ravensbrück non pour leurs origines mais pour leurs idées : communistes, syndicalistes, anarchistes et aussi femmes sans étiquette, simplement éprises de justice et ouvertement hostiles à Vichy et au nazisme. Elles retournent en Allemagne et emmènent avec elles une trentaine de lycéens. …
Le Bagage des reines. Anne-Sophie Birot • France • 2006 • 90 minutes • Digital vidéo • Couleur
Huit femmes âgées de 80 à 90 ans emmènent en voyage un groupe de jeunes pour leur transmettre la mémoire de ce qu'elles ont vécu au même âge sous le nazisme. Anciennes résistantes, non juives, elles évoquent la déportation politique et leur ouvrent les yeux sur le présent et sur l'avenir. Le voyage finit à Ravensbrück, dont elles sont toutes des rescapées.
2010 : La relève, 52', en co-réalisation avec Emmanuelle Bidou, Prod. Agat Films / Ciné Plus, TVM
2023 : De rêves et de parpaings, 93', en co-réalisation avec Laetitia Douanne, Prod. Les Filmeuses
Intentions des réalisatrices
Nous nous sommes rencontrées dans les préparatifs du chantier avec la même idée : faire un film en immersion pour raconter cette aventure de l’intérieur, la faire vivre au plus près, au plus juste. L’une était apprentie bricoleuse, l’autre déjà expérimentée en menuiserie. Nous avons croisé nos regards pour donner à voir la diversité des approches et des parcours des bâtisseuses. Nous avons même co-construit avec elles à nos heures, afin de restituer au mieux la vibration collective de cette drôle de ruche. Notre implication dans le chantier et sa longue durée sont à l’origine des relations privilégiées que nous avons tissées avec elles, et qui donnent vie à nos images.
A travers le chantier, c’est un combat que nous voulons filmer, un combat enthousiaste et joyeux qui passe par l’action : des femmes se mettent en mouvement et créent les conditions de leur transformation. Comment vont-elles, dans l’expérience de cette co-construction, se réaliser et se révéler ? Qu’est-ce qui les pousse à défier les normes pour faire leur place dans un secteur usuellement réservé aux hommes ? En quoi ce chantier participatif favorise-t-il leur émancipation ? Telles sont les questions que soulève notre film.
Il suit les pérégrinations d’une poignée d’utopistes confrontées à la réalité d’un projet colossal, mais qui, à force de travail et de détermination, relèvent tous les défis. Ce film est leur histoire et celle de près de 200 femmes de Montreuil, d’Île-de-France et d’ailleurs, qui passent par le chantier. Ensemble, elles marquent le territoire d’une empreinte durable, un édifice implanté comme un pied-de-nez. Parce que les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire, nous travaillons caméra au poing à laisser des traces de ce que celles-ci créent et accomplissent. Femmes comme elles, nous les rendons visibles, certaines qu’un film aussi peut-être contagieux.
Partis pris de narration et de réalisation
Histoire du chantier participatif. Le film raconte dans sa chronologie l’histoire de ce chantier avec ses obstacles et ses rebondissements. Encadré par deux artisanes et quelques EnChantières engagées qui viennent par roulement, sur leur temps libre, il est un monde effervescent de circulation des savoirs. Celles qui ont appris enseignent aux nouvelles qui transmettent à leur tour. Ce faisant, elles créent des liens : en équipe ou lors des pauses, elles évoquent leur raison d’être là, dévoilant une mosaïque de motivations, de personnalités, de générations. Différentes mais soudées, elles affrontent ensemble les défis techniques, les intempéries, les prises de risque, les victoires, les ratés parfois. Et peu à peu, des trajectoires se dessinent, celles de femmes que l’on retrouve à différentes étapes et qui deviennent familières. Nous suivons leur cheminement tout au long de l’aventure, comment elles s’y inscrivent et comment celle-ci les façonne, les change.
Fonctionnement du collectif.
Nous les retrouvons pour la plupart dans les réunions du collectif, dédiées à la gestion du chantier : commande de matériaux, démarches administratives, recherche de subventions. C’est un groupe évolutif d’une quinzaine d’EnChantières, qui fonctionne sur le partage des responsabilités et l’horizontalité. C’est le centre névralgique de la construction, l’organe indispensable qui insuffle sans relâche l’énergie nécessaire. Il est aussi un lieu de discussion car, en petit comité, des questionnements surgissent, qui débordent du cadre : place des femmes dans le bâtiment, dans la société, rapport au féminisme, puissance de la sororité. Ces réunions sont tramées dans le film avec les grandes étapes du chantier. Elles en rappellent à la fois l’objectif - le défi de la construction - et son principal enjeu - le chemin vers l'autonomie. Elles créent aussi une tension dramatique, en distillant tour à tour l’engouement, le doute, l’espoir, la joie, la crainte, bref le suspense.
Paroles percutantes.
Nous organisons enfin avec quelques-unes - celles qui le souhaitent - un cadre formel pour recueillir une parole plus personnelle. Il s’agit d’entretiens réalisés sur le chantier même, mais de nuit pour trancher avec l’activité journalière. Dans sa dimension solennelle, la nuit invite à la confidence, à révéler ce qui ne se voit pas et à déposer telle ou telle expérience de vie qui pousse au changement : violence, injustice et indignation, qui fondent la révolte, le moteur de l’action. Saisies face caméra, ces paroles constituent dans le film des sortes de pastilles qui ponctuent la narration chronologique globale. Intimes et politiques, elles contextualisent ce chantier et en révèlent les enjeux profonds : le besoin de rompre avec l’histoire d’une domination et d’ouvrir, fût-ce au pied-de-biche, d’autres horizons.
En articulant ces différents niveaux de narration, le film fait résonner construction d’un bâtiment et construction d’une utopie - d’autres façons d’être femme et d’être au monde. Il montre aussi la convergence entre histoires individuelles et cause commune, et pointe la force collective comme vecteur d’émancipation.
L’équipe
Les réalisatrices
Pour être mobiles sur le chantier et au plus près des personnes filmées, nous avons fait le choix de travailler en équipe légère. En plus de la réalisation, nous assurons donc toutes deux la prise de vue et la prise de son.
Renfort image : la cheffe opératrice
Pour tourner les entretiens de nuit, Isabelle Razavet nous a, au sens propre et au figuré, apporté ses lumières. Elle les a éclairés et filmés avec une seconde caméra.
INFORMATIONS MILITANTES
Violeta Belhouchat – Clitoris 4U « une interview en français »
conseillère en sexologie et résilience, Violeta Belhouchat est conseillère de femmes cis qui ont vécu des traumas sexuels. Son cabinet Sexologie et Résilience est bilingue espagnol. Conférencière spécialiste en violences sexuelles, séquelles sexuelles et thérapies. Elle a théorisé Les Composants de la Sexualité 2020 et les séquelles postraumatiques (charbon feu fumée, 2019). Elle a écrit, illustré et publié "Clitoris 4U. Une interview en français".
Conseillère en sexologie et résilience, Violeta Belhouchat intervient, entre autres, auprès de l’association Revis Hérault, créée en 2019 à Pézenas, par et pour des victimes d’inceste (1). Dans le cadre de son cabinet, Violeta Belhouchat reçoit des patients victimes de traumas : viol, inceste, etc (2).
INTERNATIONAL (Communiqué de La CLEF)
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les filles et les femmes défend une position abolitionniste de la prostitution !
Reem Alsalem, la Rapporteuse spéciale sur les violences contre les filles et les femmes des Nations Unies, a publié la semaine dernière un rapport intitulé “Prostitution et violence contre les filles et les femmes”. Pour produire ce rapport d’analyse, elle avait lancé un appel à contribution auquel 300 associations ont répondu, dont la CLEF. Dans sa contribution écrite, la CLEF a exposé la violence que subissent les femmes en situation de prostitution. En tant qu’organisation internationale de plaidoyer, la CLEF tient à souligner cette victoire féministe importante qui aura un impact certain sur les filles et les femmes victimes d’exploitation sexuelle dans le monde entier.
Dans son rapport, la Rapporteuse spéciale expose dans quelle mesure la prostitution et l’exploitation sexuelle sont non seulement une violence en soi, mais peuvent également être une cause et une conséquence de violences. Le Parlement européen parvenait aux mêmes conclusions en Septembre dernier en votant sa résolution P9_TA(2023)0328 “Réglementation de la prostitution dans l’Union européenne: implications transfrontalières et incidences sur l’égalité entre les hommes et les femmes et les droits des femmes”.
La prostitution n’était pas définie juridiquement en droit international, Reem Alsalem la décrit dans les termes suivants :
“La prostitution est un système de violence, qui réduit les femmes et les filles à l’état de marchandises. C’est un système d’inégalité et de discrimination fondé sur le sexe et sur d’autres motifs croisés, qui empêche les femmes de parvenir à l’égalité”.
La question épineuse du vocabulaire est essentielle puisqu’elle traduit des positionnements, aussi, la CLEF défend l’utilisation des termes de “filles et femmes prostituées” et “victimes”, plutôt que l’expression « travailleuses du sexe » qui normalise la violence du système prostituteur en la faisant passer pour travail et une sexualité ordinaires. Nous soutenons donc l’approche adoptée par la Rapporteure spéciale.
Le rapport reconnaît que la prostitution constitue une violation du droit à la dignité, et s’apparente souvent à de la torture ainsi qu’à des traitements inhumains et dégradant interdits par le droit international. Les filles et les femmes en situation de prostitution sont souvent privées de leur droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à la vie privée, à la vie de famille et à la liberté de mouvement.
Le rapport met en exergue la situation des femmes migrantes puisque 70% des femmes en situation de prostitution sont également en situation de migration. Ce chiffre monte à 80% en France. Ces femmes sont piégées par des proxénètes qui leur extorquent de l’argent et les maintiennent en esclavage. En Afrique de l’Ouest les cérémonies juju et autres croyances sont instrumentalisées pour effrayer les victimes et les maintenir sous emprise.
Les conséquences de la prostitution sont effrayantes. Le rapport cite une étude qui a montré que 68% des femmes en situation de prostitution ou tout juste sorties de la prostitution, présentent des symptômes dues au syndrome de stress post-traumatique comparables à ceux observés chez les vétérans de la guerre du Vietnam. Les filles et les femmes victimes présentent souvent des symptômes de dissociation post-traumatique, de pertes de mémoire, d’angoisses, d’idées suicidaires,… S’ajoutent à cela les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées puisque les femmes victimes sont parfois contraintes à des rapports sans préservatif, en fonction des désirs du client.
Le rapport insiste sur un point très important: celui de la représentation de la violence dans la pornographie, décrite comme prostitution filmée. La violence omniprésente dans les vidéos pornographiques n’est pas simulée, elle est réellement subie par les femmes filmées. Une étude réalisée en 2010 a montré que sur les vidéos les plus regardées 88,2% présentent des agressions physiques. Cela n’est pas sans conséquence sur la sexualité en général. On remarque que les gros consommateurs de pornographie sont également consommateurs de prostitution et qu’un lien peut être établi entre prostitution, pornographie et violences sexuelles.
Les acheteurs d’actes sexuels sont les principaux auteurs de violences, et avec eux les proxénètes et trafiquants d’êtres humains. Ils sont non seulement auteurs de violences à leur échelle individuelle, mais également responsables de la violence systémique exercée à l’encontre des femmes à cause de l’image réifiée que la prostitution et la pornographie dresse des femmes en général.
Texte "Marre d'entendre "Bonjour à tous""
Déceler un cas d’agression sexuelle : "La première chose, c’est de croire l’enfant"
1. Repérer les signes d’une agression
Comment déceler chez un enfant les signes d’une agression sexuelle ? Pour Violeta Belhouchat, cela peut se traduire, d’une part, par des manifestations biologiques. "Si l’enfant mange plus ou moins que d’habitude, s’il fait pipi au lit, se plaint de douleurs au ventre quand il s’assoit, s’il a des terreurs nocturnes, ou le regard vide."
Des changements de comportement sont d’autres manifestations possibles : "Si l’enfant refuse d’aller à l’école ou au club de sport. S’il se montre soupe au lait, triste ou amorphe." Il faut aussi veiller aussi à l’aspect affectif : "Si l’enfant manifeste un repli sur soi ou, au contraire, voit beaucoup de monde, comme s’il ne voulait jamais être seul."
Sur le plan scolaire, un enfant agressé peut verser dans deux extrêmes : "Soit, désinvestir l’école, soit au contraire, travailler beaucoup."
2. Comment réagir à la parole de l’enfant ?
"La première chose, c’est de croire l’enfant. C’est la base", insiste Violeta Belhouchat. "Il faut l’écouter en silence, face à lui, en faisant l’effort de ne pas avoir l’air terrifié, sinon l’enfant aura peur de la réaction de l’adulte. Il faut écouter l’enfant avec le plus grand calme possible, ne pas l’interrompre, pour qu’il puisse dire tout ce qu’il a à dire."
Second point essentiel, selon la spécialiste : "Rassurer l’enfant, lui dire "c’est fini, maintenant tu es en sécurité", "ce n’est pas ta faute, tu as bien fait de m’en parler". Il faut aussi employer un langage non verbal, le prendre dans ses bras."
3. Quand l’enfant parle juste après les faits
"Si l’enfant dénonce une agression en revenant d’un cours de sport, par exemple, il faut faire appel à la police. L’enfant ne doit pas se laver", recommande Violeta Belhouchat. "Ses vêtements doivent être mis dans un sac en papier et non en plastique, qui peut anéantir certaines preuves."
4. Lui expliquer ses droits
Pour la conseillère en sexologie et résilience, il est très important d’expliquer à l’enfant ses droits, notamment en termes d’intégrité physique. "Avec des mots adaptés à son âge, il faut lui dire que l’adulte n’avait pas le droit de faire ça et que l’on va faire en sorte que cette personne soit punie. Il faut lui dire qu’il y a des personnes qui veillent à ce que la loi soit respectée, qu’il s’agit de la police, et qu’il faut aller les voir. Qu’il ne faut pas avoir honte."
Violeta Belhouchat ajoute : "Positionner l’enfant comme ayant des droits est important pour évacuer la honte et la culpabilité."
5. Quelles séquelles ?
Selon Violeta Belhouchat, la gravité des séquelles peut varier en fonction du type d’agression subi. "Par exemple, l’inceste induit tout un ensemble de tortures psychologiques qui font que l’enfant n’est plus en sécurité chez lui et dans son corps. Ce n’est pas pareil que subir une agression ponctuelle à l’extérieur de la maison. Il faut aussi considérer le type d’impact, de violence, s’il y a eu viol ou pas, ainsi que le caractère répété ou non."
L’environnement dans lequel évolue l’enfant, "le niveau de sécurité affective, émotionnelle et éducative" influe aussi sur l’importance des séquelles. "Cela crée des espaces de sécurité très divers", souligne la spécialiste.
(1) revisherault.org. (2) Violeta Belhouchat, sexologie et résilience.
Tél. 06 72 93 13 www.sexologiayresiliencia.com.
Violeta Belhouchat recommande entre autres deux ouvrages : "En finir avec les violences sexuelles", manuel d’action de Caroline De Haas (éd. Robert Laffont) et "Violences sexuelles, en finir avec l’impunité", sous la direction d’Ernestine Ronai et Édouard Durand (éd. Dunod).
https://www.midilibre.fr/2022/01/06/deceler-un-cas-dagression-sexuelle-la-premiere-chose-cest-de-croire-lenfant-10029170.php
Campagne de prévention
Aucun ni aucune sexologue n’a le droit de vous demander (ni de vous inciter) à réaliser aucun geste à caractère sexuel dans sa présence.
Aucun ni aucune sexologue n’a le droit de vous demander de vous photographier ni de vous filmer en train de réaliser des gestes ou actes à caractère sexuel.
Aucun ni aucune sexologue n’a le droit d’avoir des rapports sexuels avec vous. Cela même lorsque le praticien – la praticienne- n’est plus votre thérapeute.
Les personnes LGBTQAI méritent du respect. Leurs droits sexuels et reproductifs sont inscrits dans les textes internationaux de droits humains. La discrimination est punie par la loi.
Déontologie
Secret professionnel - Articles de loi, Code Pénal français. - Préconisations de l’OMS.
Droits Humains.
Alertes féministes
Le 23 juin, nous sonnerons des alertes féministes partout en France pour appeler à faire barrage à l’extrême droite
A Paris, 14h à République vers Nation https://alertesfeministes.org
Suite à l’irresponsable dissolution de l’Assemblée nationale, la possibilité que l’extrême droite arrive au pouvoir est désormais bien réelle.
Nous savons qu’elle a pour obsession en priorité de venir casser les droits et libertés d’une immense partie de la population : les femmes, les personnes racisées, handicapées, LGBTQIA+, les personnes migrantes, les filles et les enfants. Nous savons aussi qu’elle s’attaquera de front à tout le mouvement social.
L’extrême droite au pouvoir, nous le savons, signerait la fin d’une certaine conception de la démocratie, de l’État de droit, et de nombreuses libertés, déjà bien rognées ces dernières années.
Le 23 juin prochain nous sonnerons les alertes féministes.
Car nous savons que nos droits ne sont jamais acquis pour toujours. Droit de vote, droit de vivre librement sa sexualité, droit à la contraception et à l’avortement, droit de travailler, droits des enfants, droit à l’éducation pour tou.te.s, droit d’être protégée face aux violences et aux discriminations, droit d’être reconnue victime de viol et d’autres violences sexistes et sexuelles contre les femmes, droit à un compte en banque, droit à un salaire égal à travail de valeur égale, du moins dans la loi même si c’est loin d’être encore une réalité… parité, nous devons ces avancées aux luttes de nos aînées, de nos mères, de nos grands-mères et à leurs allié.e.s.
Dans de nombreuses régions du monde, ces droits fondamentaux ont été attaqués et parfois supprimés par des gouvernements d’extrême droite, comme le Rassemblement national, au profit de projets politiques mortifères. En Italie, l’extrême droite de Giorgia Meloni s’est attaquée au RSA, au droit à l’IVG ainsi qu’au droit à la PMA pour les couples lesbiens. En Espagne, l’extrême droite de Vox nie l’existence même des violences à l’encontre des femmes et minorités de genre. Depuis 2020, en Pologne, l’avortement est interdit même en raison d’une malformation du foetus. En France, le Rassemblement national a déjà prévu de supprimer les financements du Planning Familial.
Ces idées d’extrême droite sont d’ailleurs allées jusqu’à inspirer plusieurs réformes délétères en France ces dernières années avec des conséquences particulièrement lourdes pour les femmes et toutes les minorités (loi immigration, réforme des retraites, assurance chômage, etc). Ces réformes liberticides et antisociales ont fait le lit de l’extrême droite accentuant le désespoir et la souffrance de toute une population.
Aussi, il est fondamental que chacun.e mobilise autour de soi toutes celles et ceux qui sont susceptibles de se déplacer le 30 juin et le 7 juillet dans leur bureau de vote, et de se joindre aux rendez-vous de mobilisation, comme les manifestations syndicales qui auront lieu ce samedi 15 juin, ou les Marches des Fiertés tout le mois de juin.
Nous appelons aussi les responsables politiques à ne pas présenter des hommes mis en cause ou condamnés pour violences sexistes et sexuelles. #MeTooPolitique, il est temps d’en tenir compte ! Soutien aux victimes qui ont eu le courage de témoigner ou de porter plainte, souvent contre des hommes politiques puissants.
Pour préserver la démocratie, déjà bien malmenée, et pour protéger nos droits et nos acquis sociaux chèrement conquis, pour la dignité de toutes et tous, nous sonnerons des alertes féministes partout en France le 23 juin pour appeler à faire barrage a l’extrême droite les 30 juin et 7 juillet et à voter massivement pour un avenir qui permette l’émancipation et la liberté de tou.te.s.
Plus de 180 signataires
Solidarité avec Pinar Selek
Vous avez signé la tribune transnationale en solidarité avec Pinar Selek, nous vous remercions de l'attention que vous avez porté à notre appel et de votre précieuse participation.
La tribune sera publiée simultanément dans Libération (France), Les Grenades de la RTBF (Belgique), Le Courrier (Suisse), ND(Allemagne), Pressenza le dimanche 16 juin soir en ligne et les versions papier le lundi 17 juin.
Si vous pouvez prendre une photo avec l'affiche "je suis solidaire de Pinar Selek" ou "I stand with Pinar Selek" ce serait d'une aide précieuse pour que l'on puisse communiquer sur les réseaux avant le procès, mettre des visages sur la solidarité. Vous trouverez ici https://cryptpad.fr/drive/#/2/drive/view/0yLHUxlUN8URVII2WeMNsPxs0YRlILbF1KOwJip7Ibg/ les images à télécharger ainsi que le guide de participation ou en pièce jointe.
Nous allons réaliser une vidéo à partir de ces images, qui permettra aussi de donner des voix à la tribune.
Aussi, nous serons avec Pinar à Lyon le 28 juin après midi pour suivre le procès qui se déroulera à Istanbul. Vous êtes invitéxes à vous joindre à nous le 28 juin pour montrer que nous sommes concernés par ce procès en France aussi (une délégation se rend à Istanbul pour assister au procès)
Pour venir le 28 à Lyon, il faut s'inscrire en écrivant à protocole@mairie-lyon.fr et de mettre en copie justicepourpinarselek@systemli.org pour nous en tenir informéxes.
Jusqu’au 28 juin et jusqu’à son acquittement définitif, continuons de parler de Pinar, de nous tenir fermement à ses côtés, et de mener nos luttes communes.
Les comités de solidarité avec Pinar Selek
Rendez-vous militantes
20 juin à 19h30 à la Librairie Violette and Co 52 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011,
Exposés-débats : L’anarcha-féminisme en question avec Léa Gauthier et Alice Béja,
Identités lesbiennes : en finir avec les idées reçues de Stéphanie Arc.
Spectacles, livres, etc...
Canal Marches et Les Battantes Face Aux Handicaps vous invitent à une projection débat du film
LES BATTANTES réalisé par Sylvia Aubertin
Projection suivie d'un débat avec les Battantes et la réalisatrice
JEUDI 27 JUIN à 18H30, entrée libre
Carré de Baudoin, 121 rue de Ménilmontant, 75020
Assia, Aïssatou, Latifa, Laura et Nasrine.
Cinq mères élevant seules leurs enfants porteurs de handicaps ont témoigné et participé à la construction de ce film documentaire afin de rendre visible leur quotidien, leurs difficultés, leurs combats. L’objectif est double : sensibiliser sur ces questions encore trop invisibilisées, et permettre à d’autres personnes rencontrant des difficultés similaires de sortir de l’isolement et trouver un peu de répit. Ce groupe de femmes s’est depuis structuré sous forme d’une association, « Les Battantes Face Aux Handicaps », afin d’accueillir et de soutenir d’autres parents aidants.
L¾association les Battantes Face Aux Handicaps a été créée grâce au travail social mené de 2018 à 2023 par deux assistantes sociales de l¾Espace parisien des solidarités, Astrid Chabala et Nadia Zepho, avec des mamans d¾enfants en situation de handicap. Les rencontres et sorties organisées pour rompre l¾épuisement et l¾isolement tissent des liens forts entre les parents. Pendant les confinements, le soutien se poursuit à distance via un groupe whatsapp. Après la crise sanitaire, les rencontres reprennent. Le 11 avril 2023, date de la création de l¾association, les fondatrices Nasrine, Latifa, Aissatou, Laura et Assia s¾engagent à poursuivre le combat contre l¾épuisement et l¾isolement des parents d¾enfants en situation de handicap. Contact lesbattantesfaceauxhandicaps@gmail.com
Apprendre à transgresser. L'éducation comme pratique de la liberté. bell hooks
Editions Syllepse Collection « Questions féministes », 18€
«Pour
les Afro-Américain·es enseigner – éduquer – était fondamentalement politique,
parce qu'ancré dans la lutte antiraciste. Ainsi, les écoles élémentaires que je
fréquentais, réservées aux Noir·es, devinrent les lieux où je découvrais
l'apprentissage comme une révolution. Bien qu'elles n'aient jamais défini ou
énoncé ces pratiques en termes théoriques, nos enseignant·es pratiquaient une
pédagogie révolutionnaire de résistance, profondément anticoloniale. »
C'est par ces lignes que s'ouvre ce livre, dont l'écriture à la fois intime et
politique de bell hooks court de la première à la dernière page.
Recueil de textes incisifs à la croisée de la pensée de Paulo Freire, le racisme, le sexisme et le rôle du système éducatif dans la reproduction de l'ordre dominant, ce livre est une introduction à la pédagogie de l'émancipation défendue par l'une des grandes voix du féminisme afro-américain.
Viticultrices. Françoise Carraud, coordinatrice. Coopérative Dire le travail
Treize femmes racontent leur travail dans la viticulture : le travail dehors par tous les temps ; les gestes à faire et à répéter, mille et une fois ; l’usure physique et le plaisir à être dans la nature ; la solitude comme le travail en équipe ; l’usage des machines, le souci du climat et des traitements chimiques de la vigne.
Saisonnières, cheffes d’exploitation, salariées ou conjointes de vignerons, elles sont toutes femmes et souvent mères. Elles disent leurs préoccupations, leurs responsabilités, les charges domestiques et les partages du travail avec les hommes. Toutes leurs vies entremêlées.
Résistantes!, l'exposition à Paris met en lumière les héroïnes de la Seconde Guerre mondiale
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/exposition-2024
À l’occasion du 80e anniversaire du droit de vote des femmes, le musée de l’Ordre de la Libération consacre, du 13 juin au 13 octobre 2024, une exposition sur le thème des Femmes en Résistance.
Il y a 80 ans, les Françaises devenaient électrices et éligibles « dans les mêmes conditions que les hommes ». Cette entrée de plain-pied dans la citoyenneté par une ordonnance signée du général de Gaulle était alors présentée comme une reconnaissance officielle du rôle majeur joué par les femmes dans la Résistance.
Quatre-vingts ans plus tard, les noms et les itinéraires de certaines d’entre elles, parfois consacrées par leur entrée au Panthéon, sont bien connus. Mais, au-delà de ces figures exceptionnelles, comment rendre visible une activité résistante féminine qui s’effectue le plus souvent dans l’ombre des combattants de l’ombre ? Une action éloignée de la sphère du combat armé, largement inscrite dans le quotidien et dans le cadre du foyer, et qui laisse par nature très peu - moins encore que pour les hommes- de traces matérielles ?
C’est ce que l’exposition Résistantes ! France 1940-1944 s’efforce de montrer, à travers des exemples incarnés, en partant de la position occupée par les femmes dans la société et en interrogeant les cercles de sociabilité qui sont les leurs. Ce faisant elle dévoile un engagement spontané, le plus souvent précoce et ancré dans le quotidien et l’ordinaire des femmes, mais qui emprunte parfois la voie de la rupture. Cet engagement multiforme, mené en toute indépendance ou au sein de la famille, est, à l’égal de celui des hommes, éminemment risqué.
Commissariat de l’exposition
Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire, spécialiste des femmes dans la Résistance
Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération
Contacts presse
Agence Alambret Communication
Lou Lauzely - lou@alambret.com - 01 48 87 70 77
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