POUR ÉCOUTER L’ÉMISSION CLIQUEZ ICI
Typhaine D artiste féministe, autrice, comédienne, metteuse en Scène, youtubeuse, créatrice de la Féminine Universelle, professeuse d'art dramatique, coach, formatrice, conférencière…. et pas que.
Deux spectacles féministes de Typhaine actuellement à l’affiche: "Contes à Rebours" pour adultes et ados dès 12 ans et sa "Pérille Mortelle" pour tous publics à partir de 15 ans. Les spectacles suivent l'actualité et sont sans cesse remis au goût du jour !
Toujours au Café de la Gare à Paris. https://cdlg.org/resa_2/fr/18-typh
Au festival d’Avignon et autres villes de régions https://typhaine-d.com/
Informations militantes (voir détails ci dessous)
Musiques : "Frangines" Anne Sylvestre, « Guerrière de lumière » Mathilde, « Pas moi » Louisadonna, « Woman » Neneh Cherry, « Le corps des femmes » Mathilde, « Je chante à la gloire des femmes en deuil » Mathilde, « La faute à Eve » Anne Sylvestre, « L’hymne des femmes » Mathilde, « Stress et strass » Catherine Ribeiro, « Dans nos chants » Edwige et Anne des entresorceleuses .
POUR ÉCOUTER L’ÉMISSION CLIQUEZ ICI
Informations militantes
Pétition
Pour un accès en sécurité, libre et gratuit à l’avortement partout en Europe.
Quelques mois après la victoire historique que représente la constitutionnalisation de l'IVG en France, la bataille pour garantir le droit et l'accès à l'avortement s'étend à toute l'Europe. Car partout où monte l'extrême-droite, les droits reproductifs et sexuels sont en danger.
Le 5 mars dernier, certaines des plus grandes organisations féministes européennes ont lancé un mouvement avec l'objectif affiché de demander à l’Union européenne d’organiser un accès libre et gratuit à l’avortement partout en Europe.
Cette Initiative citoyenne européenne (ICE) permettra un accès à l'IVG à toutes les personnes en Europe. Car si la majorité des pays européens l’ont certes dépénalisée, beaucoup l’ont restreint afin d’en rendre l’accès impossible.
Voici un état des lieux du droit et de l’accès à l’IVG en Europe :
– En Autriche, le coût est intégralement porté par la personne voulant avorter. Il se situe entre 300 et 1 000 euros et est soumis à une TVA de 20% ;
– À Malte, autorisée seulement si la vie de la personne qui porte l'enfant est en danger et que le fœtus n'est pas viable ;
– En Italie, autorisée dans un délai de 90 jours mais l'accès y est très compliqué, la clause de conscience est utilisée par 50 à 97% du corps médical selon les régions et depuis peu, les associations anti-avortement peuvent entrer dans les centres IVG ;
– En Pologne, interdite sauf en cas de viol, d'inceste ou si la vie de la personne enceinte est en danger. Ce dont elle doit justifier ;
– En Hongrie, autorisée dans un délai de 10 semaines mais les personnes qui veulent avorter doivent en supporter la totalité du coût, écouter le cœur du fœtus et subir un entretien psychologique ;
– En Espagne, autorisée sans condition dans un délai de 14 semaines mais la majorité des médecins de l'hôpital public sont objecteurs de conscience. Il faut se rendre en clinique privée pour avorter et payer d'importants frais médicaux.
C'est pour toutes ces raisons que cette ICE est nécessaire et qu'il est primordial de la signer et de la partager autour de vous afin d'atteindre un million de signatures. Pour contraindre la Commission européenne à présenter une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des IVG pour toute personne en Europe.
Nous comptons sur vous pour relayer cet appel au plus grand nombre, toutes les personnes résidant dans l'Union européenne peuvent participer.
Pour signer, rendez-vous ici.
Nous toutes et Ma voix, mon choix
DÉCOUVREZ LES CRÉATIONS DES JEUNES DU 21 AU 26 MAI
Dès mardi prochain, on s’engage “Pour un quartier libre de violences” !
Des jeunes de Paris, Lyon et Marseille vous proposent de réfléchir aux questions de genre et de masculinités, depuis une perspective intersectionnelle.
Au programme : des productions variées (courts-métrages, podcasts, chansons, t-shirts sérigraphiés…) et engagées contre différentes formes de violences (sexistes, racistes, islamophobes…).
Pour découvrir et relayer cette campagne, suivez nos réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Linkedin, TikTok, Youtube) et notre site web pour 1 semaine de création et de sensibilisation !
La campagne fait partie du projet “Parlons Masculinités !”, un projet d'Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) sur 3 ans, qui implique 3 groupes de jeunes de 11 à 25 ans, sur 3 territoires (Paris, Lyon, Marseille). Le projet est réalisé en partenariat avec le centre socio-culturel Archipélia (Paris), l’association Batik International et le centre social Les Bourrely (Marseille), et l’association Filactions (Lyon). L’objectif principal est de questionner les masculinités et leurs impacts avec une perspective féministe, Suds-Nords et d’éducation populaire, pour des relations de genre plus égalitaires et libres de violences.
Cette campagne et ce projet sont financés par l'AFD, la Fondation de France, la Fondation des Fmmes, la Ville de Paris, la CAF de Paris, la DDCT et la Préfecture de Paris.
Quartiers du Monde 2-4 Square du Nouveau Belleville, 75020 PARIS
Règles élémentaires : ON COLLECTE !
Les 24 et 25 mai notre grande collecte nationale de protections périodiques avec les Banques Alimentaires et les magasins Leclerc est de retour ! Rendez-vous dans le Leclerc le plus proche de chez vous pour faire la différence !
Règles et sport !
On est surexcité·es de vous écrire aujourd'hui pour vous parler de notre événement du mardi 28 mai. Vous habitez à Paris ou aux alentours, ou vous êtes de passage dans la capitale ? Ne loupez sous aucun prétexte notre événement « règles et sport » !
Pourquoi cet événement ?
Il s’avère que chez Règles Élémentaires, nous avons à coeur de parler des règles avant qu’on ne nous le demande. C’est pourquoi, et sans attendre les J-O, nous avons lancé, en 2023, un projet, “J’ai mes règles, je fais du foot” avec le Fondaction du football et trois clubs de football amateurs motivés pour ouvrir le jeu, et mettre un carton rouge au tabou des règles dans le foot.
Le travail à faire dans le sport est immense, et les besoins sont grands ! Cet événement existe pour permettre de visibiliser le sujet, donner la parole aux sportives, au monde de la recherche, à toutes les personnes qui ont envie d'agir à nos côtés pour changer les règles.
Programme |
Présentation de notre enquête réalisée auprès de plus de 1000 jeunes joueuses amatrices de football en partenariat avec le Fondaction du Football.
Puis une table ronde passionnante sur l'impact des règles dans le sport et la place du tabou en présence de :
• Laurie Genovese, championne du monde de parapente
• Soundes Boujday, directrice adjointe du club de football Lyon La Duchère
• Alice Lafitte, Ingénieur de recherche à l'INSEP. Analyse de données issues du monitoring des sportives de haut niveau pour l'étude Fempower.
• Charlotte Dambrine, médaillée de France ultra longue distance
• Stéphanie Tabois, chercheuse sociologue à l'Université de Poitiers
• Florence Lepine, chargée de sensibilisation chez Règles Élémentaires
En introduction nous aurons un mot d'une jeune joueuse de l'association Graine de Footballeuse.
Moment convivial avec verre offert à la fin de la table ronde !
Dès le 27 mai au soir on lancera notre campagne "Règles et sport : mettons un carton rouge aux tabous !" avec la publication d'une première illustration inédite signée par la talentueuse Clémence Gouy (dont vous pouvez apercevoir un bout dans les visuels de l'événement ).
Il y a énormément de contenus qui vont arriver par la suite, on vous tiendra au courant bien sûr pour que vous soyez incollable sur les règles et le sport
|
Réflexions complexes : Mineur·es trans : démonter les arguments transphobes
Lilas Pepy, journaliste indépendante
En mars dernier est paru le rapport « La transidentification des mineurs », produit par des sénateur·ices Les Républicains (LR). Les sites d’information Les Jours et Mediapart l’épinglent pour son absence de méthodologie et de rigueur scientifique. On apprend aussi que Céline Masson et Caroline Eliacheff, cofondatrices de l’Observatoire de la petite sirène (une association ouvertement opposée aux transitions des mineur·es) ont été missionnées et rémunérées, sur fonds publics, pour sa rédaction. Ce rapport a débouché sur une proposition de loi (PPL), défendue par la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio, opposée à l’interdiction des thérapies de conversion et à l’institutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette PPL suggère, entre autres, l’interdiction des transitions sociales et médicales avant la majorité, à rebours des recommandations internationales actuelles.
Dans un avis défavorable à cette PPL, la Défenseure des droits souligne les risques d’atteinte aux droits de l’enfant qu’elle sous-tend et rappelle la nécessité de respecter la notion d’identité de genre, inscrite dans le droit français.
Des journaux conservateurs, comme Le Point, n’ont pas hésité pas à reprendre les affirmations alarmistes (et un brin complotistes) que contient le rapport (« les élus veulent prévenir un “scandale d’État” »…), sans jamais questionner sa probité. La parole transphobe se banalise aussi dans les médias audiovisuels (on pense aux déclarations de Ségolène Royal sur BFM-TV sur les perturbateurs endocriniens qui auraient un effet sur les transitions de genre).
La saturation de l’espace public par les discours haineux a tendance à faire oublier que le respect des personnes trans est un droit fondamental et une lutte quotidienne. Comme toutes les autres personnes, les trans devraient avoir le droit de décider de leurs vies et de faire leurs propres choix. Une pétition, initiée par l’association Toutes des femmes, demande notamment que soient facilités les changements de genre à l’état civil.
Ce texte prend appui sur un rapport sénatorial truffé de déclarations scientifiques erronées qui nourrit, depuis des mois, par l’intermédiaire de médias conservateurs, une panique morale au sujet des enfants et des ados trans. Dans cette newsletter, Lilas Pepy, journaliste spécialiste des questions LGBT+, démonte quatre des contre-vérités véhiculées sur les mineur·es trans.
Voici quelques informations clés pour battre en brèche les arguments dits scientifiques dont se targuent les sénateur·ices LR et les associations anti-trans, au nom d’une prétendue « protection de l’enfant » :
1- Le mythe de la « dysphorie de genre à apparition rapide »
Dans une étude publiée en 2018, la Dr Lisa Littman, gynécologue et professeure à l’université Brown aux États-Unis, évoque une nouvelle forme de « dysphorie de genre » : la rapid-onset gender dysphoria (ROGD, dysphorie de genre à apparition rapide). Selon cette médecin, les jeunes présentant une santé mentale dégradée seraient encouragé·es à transitionner par les réseaux sociaux, et ce de façon particulièrement rapide. La méthodologie de son travail a été vivement critiquée par d’autres médecins : l’étude purement déclarative a été réalisée auprès de parents d’enfants trans et non directement auprès des jeunes en question, leur recrutement s’est fait sur des sites à la sensibilité anti-trans, les preuves et les liens de causalité manquent. Une correction est finalement publiée, qui nuance très largement ses observations. En 2021, une étude clinique affirme qu’il n’existe aucun lien entre transitions et fréquentation des réseaux sociaux. Cela n’empêche pas l’Observatoire de la petite sirène de se référer à l’étude de 2018 et à son autrice. Et encore moins la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio d’y faire référence dès le titre du rapport avec l’emploi du terme « Transidentification ».
Pour expliquer la demande croissante de transition des mineur·es – qui connaît un peu partout une stabilisation –, les soignant·es spécialisé·es sur ces questions, comme les associations, soulignent l’importance de la médiatisation récente des personnes trans, donnant aux adolescent·es la possibilité de s’identifier à de nouveaux modèles. Parce que, de la même façon que garçons ou filles ont toujours construit leur identité de genre par mimétisme avec d’autres hommes ou femmes, les jeunes trans voient ainsi s’ouvrir de nouvelles possibilités.
2- La transidentité serait un trouble « psychique »
Estimant qu’un suivi psychiatrique permettrait de « faire disparaître » la transidentité, certain·es soignant·es pratiquent des thérapies « exploratoires » ou des prises en charge « prudentes ». Selon ces thérapeutes, la transidentité serait la manifestation d’un trouble psychique et pourrait donc être « guérie ». C’est ce même postulat qui motive les thérapies de conversion, interdites en France depuis le 31 janvier 2022. Une étude américaine menée auprès de plus de 27 000 adultes transgenres exposé·es à des thérapies de conversion pendant l’enfance et publiée en 2020 montre des taux significatifs de détresse et/ou de tentatives de suicide.
À l’inverse, les approches thérapeutiques dites « trans-affirmatives » respectent le choix des personnes mineures d’explorer leur genre, tant au sein de leur famille qu’à l’école. Elles prévoient un accompagnement par des équipes formées et figurent dans les dernières recommandations sur la prise en charge des mineur·es trans de l’Association mondiale des professionnels en santé transgenre (WPATH), référente en la matière.
3- Les traitements hormonaux seraient irréversibles et prescrits trop facilement
Prescrits depuis les années 1990 à des enfants dont la puberté se manifeste de manière très précoce, les bloqueurs de puberté sont utilisés pour les mineur·es trans depuis une vingtaine d’années, au moment de l’apparition de la poitrine ou de la croissance testiculaire. Ces molécules empêchent le développement de caractéristiques physiques spécifiques au sexe de naissance. Leurs effets sont réversibles et la puberté reprend à l’arrêt du traitement. Quant à la baisse de densité osseuse provoquée par les bloqueurs qui inquiète les milieux anti-trans, elle se rétablit au bout de cinq à dix ans, sans risque à long terme pour la santé.
Prises dans le cadre d’une transition – avec ou sans bloqueurs de puberté en amont –, les hormones féminisantes ou masculinisantes favorisent, de leur côté, l’apparition de caractéristiques sexuelles secondaires du genre souhaité (pilosité, poitrine, masse musculaire). Leurs effets sur le bien-être des jeunes en font un argument en faveur d’un accès à ces traitements si elles et ils en ressentent le besoin. Une étude de 2019 montre en effet un taux significativement plus faible des troubles anxieux ou dépressifs et d’idées suicidaires chez les mineur·es ayant eu recours aux bloqueurs de puberté, comparé à ceux qui n’en ont pas encore bénéficié.
Rappelons que ces prises en charge médicales émanent de recommandations de sociétés savantes telles que la Société mondiale d’endocrinologie et de la WPATH qui ont établi – des centaines de références scientifiques à l’appui – que le rapport bénéfice-risque était en faveur du recours aux bloqueurs comme des hormones lorsque les conditions étaient réunies.
Du reste, la prise d’hormones n’est pas systématique et se fait avec l’accord des parents à la suite de nombreuses consultations et de réunions pluridisciplinaires entre les soignant·es et les familles, dans des lieux de consultations spécifiques. Au sein de la consultation spécialisée de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, sur plus de 230 enfants suivi·es en dix ans, 11 % ont reçu des bloqueurs de puberté, et 44 % des traitements hormonaux de masculinisation ou de féminisation dans un délai de dix à quatorze mois après la première consultation (respectivement à un âge moyen de 13,9 ans et de 16,9 ans).
4- Le mythe des « détransitions »
Motivant la volonté d’interdire l’accès aux traitements avant la majorité, il y aurait le risque, brandi par les collectifs anti-trans, que les jeunes regrettent leur choix par la suite et retransitionnent vers leur genre de naissance. Les données à ce sujet demeurent peu nombreuses, et l’amplitude des chiffres (1 % à 6 %) s’explique par une méthodologie approximative. À quel âge les répondant·es ont-elles et ils été interrogé·es ? Leur a-t-on demandé si elles et ils avaient bénéficié du soutien de leurs proches, d’un accompagnement psychosocial et d’un véritable suivi médical ? Ainsi, certain·es répondant·es déclarent avoir renoncé à leur transition sous l’influence de leur entourage ou du fait de n’avoir bénéficié d’aucun soutien. En France, dans les 18 consultations spécialisées qui existent sur le territoire, seulement 0,3 % de jeunes ont retransitionné.
Source : Newsletter de La déferlante du 17 mai 2024
Dans la médiathèque de Remue Méninges féministe, on trouve :
"Petites mains" : le combat des femmes de chambre d'un grand palace parisien dans un film choral émouvant
Avec cette nouvelle chronique sociale, Nessim Chikhaoui cultive sa veine de cinéaste social et engagé.
Rien n'avait préparé Eva à l'exigence d'un grand hôtel. En intégrant l'équipe des femmes de chambre, elle fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités : Safietou, Aissata, Violette et Simone. Entre rires et coups durs, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l'adversité. Lorsqu'un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ces "petites mains" se retrouve face à ses choix.
Eva (Lucie Charles-Alfred), la petite vingtaine, n'en est pas à son premier emploi en tant que femme de chambre. Mais quand elle débarque dans l'équipe d'un palace parisien, c'est un tout autre travail qui l'attend. Dans ce grand hôtel où les clients paient leur suite plusieurs milliers d'euros la nuit, tout doit être impeccable. Employée par un sous-traitant, elle intègre l'équipe des "externes", sous-personnel d'un personnel déjà bien exploité…
"Bienvenue au royaume des larbins", lui déclare Ali dans les sous-sols de l'hôtel, véritable deuxième monde caché sous terre, où s'activent les "petites mains du palace". La cheffe d'équipe confie Eva aux bons soins de Simone, la doyenne de l'équipe, une femme au caractère bien trempé, cassée par des années de travail. Sa "superviseuse" se charge de lui expliquer la différence entre l'Ibis et l'esprit palace, et l'initie au fonctionnement millimétré des tâches à accomplir, sous l'œil acéré d'Agnès (Mariama Gueye), la sévère gouvernante chargée de faire appliquer les ordres de la direction…
"Une chambre à 9 800 euros bruts"
Sur le trottoir, devant les portes du palace, une poignée d'employés tient un piquet de grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des salaires décents. Quarante-cinq minutes de "crédit" par chambre, au chronomètre, pas assez d'aspirateurs, des produits d'entretien comptés, des clients peu ragoûtants…
Eva découvre les excentricités d'une clientèle hors-sol, le club sandwich à 75 euros et la chambre à "9 800 euros bruts" pour une nuit, soit dix fois le salaire mensuel de la plupart des employés du palace…
Safiatou (Marie-Sohna Condé), Aïssata (Maïmouna Gueye), Violette (Salimata Kamaté)… Eva se fait vite une place parmi cette petite troupe soudée, composée de femmes joyeuses malgré la dureté de leur travail et de leurs vies. Eva tisse au fil du temps une relation quasi filiale avec la revêche Simone, qui cache un cœur en or.
La jeune femme découvre dans les coulisses du palace fraternité et solidarité, presque une famille, qui finira par tomber l'uniforme et rejoindre la bataille pour gagner de meilleurs salaires, avoir de meilleures conditions de travail, mais surtout, retrouver une dignité.
"La lutte paie"
Le scénario de Petites mains est inspiré par plusieurs mouvements sociaux dans des hôtels, comme celui mené en 2018 par les femmes de chambre du Park Hyatt Paris-Vandôme, qui ont fini par obtenir gain de cause après 87 jours de grève. Dans ces grands hôtels, la hiérarchie, les rapports de domination économique, de genre (pas d'hommes femmes de chambre), culturels, sont à leur paroxysme.
"Ils ne nous écoutent pas. Ils ne nous voient pas, on est leurs petites mains." Ainsi, dans les couloirs feutrés et les chambres luxueuses coexistent sans se croiser les plus riches et les plus pauvres. Nessim Chikhaoui s'empare habilement de ce microcosme contrasté pour en faire un motif emblématique de la fracture sociale. Le film nous place délibérément du côté des "invisibles" sans jamais montrer le moindre client riche ou patron, dans une inversion donnant à voir ceux qu'habituellement sont cachés aux yeux du monde, et invisibilisant ceux qui d'ordinaire sont sur le devant de la scène.
Une idée assumée de bout en bout, qui donne au film sa saveur et son efficacité, résolument engagé du côté des plus "faibles", ceux qui se lèvent tôt le matin, ont souvent des papiers à renouveler, toute une famille à nourrir. Ces "invisibles" sont montrés ici non pas comme des victimes pleurnichardes, mais comme une communauté d'êtres humains dignes de respect et capables de prendre, à l'instar d'Eva, leur destin en mains.
"La lutte paie", déclare Simone. C'est ce que montre ce film choral plein de vie et paradoxalement de joie, représentatif de la société française dans son ensemble (une fois n'est pas coutume). Avec une mise en scène rythmée, sans surprise, mais généreuse, cette chronique sociale dans la veine du cinéma britannique, est servie par une magnifique équipe de comédiennes autour de Corinne Masiero, à contre-emploi en personnage dans le rang limite réac, de Kool Shen en syndicaliste discret, mais opiniâtre, et de Lucie Charles-Alfred, une jeune actrice pleine de promesses dans le rôle de la jeune Eva.
Genre : Comédie dramatique Réalisateur : Nessim Chikhaoui
Acteurs : Corinne Masiero, Lucie Charles-Alfred, Marie-Sohna Condé
Phallers
Violette sort tout juste de l’adolescence. Un jour, alors qu’elle se promène dans une galerie marchande, elle se fait emmerder par un mec : un « importunator » qui, face à son indifférence, commence à l’insulter violemment. La colère de Violette monte si fort que… le pénis du jeune homme finit par imploser. Violette se retrouve immédiatement embarquée par des jeunes femmes, témoins de la scène. Direction la maison des « phallers », une faction de super-héroïnes. Violette découvre que, tout comme Eulalie, Daliah et Marcia et bien d’autres, elle a le pouvoir de pulvériser à distance les zgegs de tous les prédateurs impunis. La communauté secrète s’organise pour fomenter un projet politique en mettant à profit ce don : construire un nouveau monde sur les ruines de la phallocratie. Parce que, comme le souligne l’autrice, « la masculinité ne peut qu’être toxique tant que la société s’agenouille face à sa bite, symbole d’une toute-puissance qui doit laisser bouche bée et faire courber l’échine ». Comme dans un conte initiatique, on suit pas à pas l’émancipation de Violette auprès de ses sœurs d’armes. Ode à la force du collectif et à l’entraide féminine, Phallers est une utopie désopilante et jubilatoire qui met en scène un rêve : celui d’une France où il y aurait une bite qui exploserait toutes les sept minutes (la fréquence des viols en France). Le récit est augmenté d’une bande son : des hymnes féministes (Ouin Ouin Boogie, Examen conjugal ou encore Phallers Song, composées par Violette et ses camarades et que Chloé Delaume interprète dans un album enregistré, intitulé Sentiments négatifs, qu’on peut écouter en ligne.
Phallers, de Chloé Delaume, Points, 160 pages, 8,90 euros.
Guerrière de la paix - Juifs et musulmans, quand les femmes engagent le dialogue de Hanna Assouline
L’essai commence par cet épigraphe d’Albert Camus, il donne le ton. « Dans les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui mérite d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison ».
Dans « Guerrière de la paix - Juifs et musulmans, quand les femmes engagent le dialogue » (sortie le 10 mai aux Editions du Seuil), Hanna Assouline fait le récit du seul choix possible : la paix. En Israël et Palestine, aujourd’hui, ce sont les femmes qui se battent pour elle. Elles font partie de Women Wage Peace, Women of the Sun, le Cercle des familles endeuillées, Roots, Standing Together, Combatants for Peace, de Taghyeer, elles militent ensemble ou individuellement.
Ces femmes, dont Hanna Assouline propose de se faire l’écho de leurs récits, sont le seul avenir possible.
Samedi 25 Mai | 18H-21H | DJ SET » V.I.S.A : Anarchie et Musique » | Hommage à Thierry De Lavau |
À Publico
C’est à V.I.S.A., le label créé en 1982 par Thierry Delavau et Yves Lecarpentier pour faire vivre la musique indépendante et contrer les requins des majors, que l’on doit la découverte de groupes comme Kukl (dont Bjork), Lucrate Milk, Laid Thénardier et autres musiciens libres.
De la k7 des Bérurier noirs en 1982 à la compilation de soutien à Radio Libertaire en 2017, en passant par les concerts de l’usine Pali Kao ou le festival des Musiques Mutantes au théâtre Dejazet, DIY et engagement libertaire sont restés le fil d’Ariane du label.
La disparition de Thierry Delavau en février 2024 marque la fin de cette aventure libre et musicale, célébrée par le Mouton Qui Mord le 25 juin à Publico.
Personnellement ayant été accueilli par Thierry en 1980 dans le groupe Voline de la Fédération Anarchiste, son premier groupe ( avant Les Hooligans Mondialiste puis la Vache Folle ) , je tenais à l’organisation de ce ce DJ SET.
Le local de ce groupe était situé 26 rue Piat au dessus des squats en luttes du quartier comme les Villins, Palikao, les Cascades,… Dans ce dernier où des concerts ( Lucrate Milk,…) étaient organisés, un simple micro pendait du plafond. En suivant son fil dans les étages, on débouchait dans un « studio » bricolé d’où Thierry diffusait en direct les concerts, grâce aux deux plots d’un simple téléphone, sur Radio Libertaire dans sa première émission « Trisomie 21 » ( suivie par la
Commentaires
Enregistrer un commentaire