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Nous recevons aujourd'hui Annie
Sugier et Linda Weil-Curiel, deux femmes qui ont consacré leurs vies à la
défense des droits des femmes. Elles ont fait leurs premières armes en
rejoignant les combats féministes des années 1970. Annie a été l'une des
fondatrices du premier refuge pour femmes battues ouvert à Clichy en 1978,
ensuite elles se sont engagées ensemble pour les mères d'Alger qui voyaient
leurs enfants, nés de mariages mixtes, retenus en Algérie par leurs pères après
le divorce de leurs parents.
Le droit était un outil incontournable et précieux pour faire respecter les
droits des femmes, dont elles commençaient à mesurer à quel point ils
échappaient à la notion d'universalité et relevaient le plus souvent de
relativismes culturels ancrés dans des traditions archaïques, souvent sous
couvert de religion.
Avec Simone de Beauvoir Annie et Linda créeront la Ligue du Droit International
des Femmes en 1983, visant à protéger toutes les femmes vivant sur le
territoire français, quelle que soit leurs origines. Elles se battront pour la
modification du statut de réfugié à l'Onu, contre l'excision des petites
filles, contre les crimes dits « d'honneur » et pour faire
reconnaître la notion de féminicide après la mort de Sohane Benziane, brûlée
vive par un petit caïd de banlieue en 2002. Elles sortent un livre à ce sujet
sur lequel nous allons revenir.
Elles lutteront aussi contre l'apartheid sexuel imposé dans le sport par
certains pays à leurs sportives – soit en les interdisant de compétitions
internationales, soit en leur imposant un strict contrôle masculin, tant de
leurs comportements que de leur habillement. Pour cela elles ont créé le comité
Atlanta+ qui visait l'égalité f/h aux JO. Dans ce combat toujours d'actualité
avec le retour des Talibans et les révoltes des iraniennes, elle feront aussi
appel au règlement olympique et à la laïcité pour défendre une égalité
femme-homme qui ne soit pas à géométrie variable.
Annie Sugier a d'ailleurs reçu le prix national de la laïcité 2022 décerné par le comité Laïcité République en novembre dernier.
« Un féminicide en France : Sohane 17 ans,
brûlée vive » Annie Sugier et Linda Weil-Curie Editions Le bord de l'eau
La tragédie a ému la France entière lorsque la presse a révélé qu'une jeune fille était morte brûlée vive, enfermée dans un local à poubelles d'une cité de la banlieue parisienne le 4¯octobre 2002 par un jeune coq qui avait décidé de la « punir » : elle refusait d'obéir à son ordre de ne pas paraître dans SA cité. Le livre raconte très précisément l'enchaînement des faits en reprenant les procès-verbaux de la procédure pénale, les expertises, et relate les audiences de la Cour d'assises de Créteil puis de Bobigny. Le récit des amies de Sohane est poignant.
Mois
de mars féministe à la librairie PUBLICO 145 rue Amelot PARIS 11 :
exposition "Portrait de communardes", concert, lectures, débats…. Ouverte du mardi au vendredi et dimanche de 13h à 19h30 et le samedi de 10h à 19h30 Tél 01 48 05 34 08
Musiques : "Frangines" Anne SYLVESTRE (indicatif début), “Les rimes féminines” JULIETTE, “Je passais par hazard” Yves JAMAIT, “Chacun de vous est concerné” Dominique GRANGE, “Los discensos” Chango SPASIUK, « Dans nos chants » Anne et Edwige des Entresorceleuses (indicatif de fin).
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