22 février 2022 8 mars 2022 Remue Méninges Féministe Radio Libertaire 89.4

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Émission du 22 février 2022

 

Le 8 mars 2022 :

               les enjeux avec Murielle

               les actions et les revendications avec Julie

 

Femmage à Andrée Michel, féministe antimilitariste décédée le 8 février à 101 ans : en complément du femmage rendu le 18 février, l'article de Marie-Hélène Le Ny sur 50/50 magazine

 

L'agenda des femmes 2022 édité par les Editions du remue ménage a pour fil conducteur « Soignantes à boutte : pour une nouvelle politique du soin ». En février, A quoi ressemblerait une société du care ? Par Naïma Hamrouni

 

Informations militantes (voir ci-dessous en détails)

 

Musiques : "Frangines" Anne SYLVESTRE (indicatif début), « Premières de corvée »(groupe femmes d’Attac), « C’est maintenant ou jamais» Michèle BERNARD, « Ain’t got no, I got life » Nina SIMONE ; »Et si j’osais chanter la beauté des choses » Serge UTGE ROYO, « Summertime » Angélique KIDJO, « La langue de bois » Claude NOUGARO, « Dans nos chants » Anne et Edwige (indicatif de fin).

 

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Préparation du 8 mars 2022 « Déferlante pour l'égalité

La mobilisation se prépare bien, avec plusieurs appels syndicaux à grève en complément de notre appel féministe :

- un appel interpro dans le cadre de la suite de la mobilisation du 27/01 (CGT, FSU, Solidaires, UNSA)

- Un appel fonction publique

- Un appel santé et EHPAD

- Un appel travail social

 

La carte de France des mobilisations est en ligne, les organisations sont invitées à y annoncer toutes leurs initiatives et à diffuser le lien vers la carte à leurs collectifs locaux

https://www.grevefeministe.fr/#carte

 

Nous validons l'ajout des partis politiques en soutien de l'appel au 8 mars

 

Un flyer d'appel à la mobilisation

Un visuel avec le parcours de la manif parisienne

 

Des facebook et insta live thématiques sont organisés une à deux fois par semaine avec les organisations qui le souhaitent. Le 1er a eu lieu sur l'IVG. Sont prévus un live sur les violences, un sur l'égalité salariale, un sur la prépa du 8 mars, sur la situation des étudiantes et les violences obstétricales. Les organisations qui souhaitent s'y associer ou en organiser peuvent contacter Marylie

Deux space twitter seront organisés

Deux ou trois newsletters unitaires seront envoyées que vous pourrez relayer

 

Conférence de presse 1er mars 11h

Lieu: Chez Mona (café) ou Bourse du Travail, on vous dit ça d'ici la fin de semaine

Chaque organisation est invitée à relayer l'invitation à son fichier presse

Comme les années précédentes, nous nous répartissons des interventions thématiques de 3 minutes

https://mensuel.framapad.org/p/conference-de-presse-8-mars-9sla?lang=fr

Merci de compléter avec vos fonctions précises pour l'invitation à la conférence de presse

On se retrouve à 10h30 le 1er mars pour la conférence de presse!

 

A noter: je l'ai évoqué sans les détails car la réunion a seulement eu lieu ce soir. Une grande initiative de solidarité avec les femmes afghanes (via notamment le syndicat Afghan NUAWE, l'association enfants d'afghanistan et urgence Afghanistan) se prépare pour le 12 mars. Elles seront présentes à la manifestation du 8 et sont disponibles pour prendre la parole à notre conférence de presse. Il me semble important d'ajouter une prise de parole des Afghane, à l'image de ce que nous avions fait l'année dernière pour les femmes Ouighoures.

 

Égalité Femmes-Hommes au travail : Candidat.e.s, au boulot !

10 propositions pour un monde du travail vraiment égalitaire.

https://www.collectiffemmesettravail.com 

collectiffemmesettravail@gmail.com  

A l’approche des élections présidentielles, le collectif d’expertes “Femmes et travail” interpelle les candidats avec un programme en dix propositions pour atteindre l’égalité Hommes-Femmes dans le monde professionnel, en un mandat.

Si on laisse faire, on en a pour 136 ans. C’est l’horizon de temps nécessaire selon le Forum économique mondial pour atteindre l’égalité hommes-femmes dans le monde de façon spontanée. “Spontané”, c’est trop lent, absurde, injuste pour les futures générations, mais surtout injuste pour les femmes.

Étonnamment, le travail des femmes est un angle mort de la campagne présidentielle, alors que toutes les analyses et outils nécessaires au changement sont connus. Cet état de fait est insupportable pour nombre d’entre nous, qui vivons ces inégalités dans notre quotidien professionnel.

Être une femme au travail, c’est voir ses compétences sous-estimées et son métier, moins bien rémunéré.

Être une femme au travail, c’est courir le risque d’être harcelée sexuellement sur son lieu de travail, souvent dans la plus grande indifférence.

Être une femme au travail, c’est s’épuiser physiquement et psychiquement à remplir une double voire triple journée (tâches domestiques, éducation des enfants, soin à la famille), dans un monde du travail qui ignore les problématiques d’équilibre de vie.

Être une femme au travail, c’est se heurter inlassablement au plafond de verre parce que considérée moins compétente, moins légitime et moins disponible, et rester écartée des postes décisionnaires.

Être une femme au travail, c’est gagner 28,5% de moins en moyenne qu’un homme, être considérée comme le salaire d’appoint, devoir s’ajuster aux besoins de la famille (temps partiel, arrêt de travail, aidants) et devenir un pilier invisible de la société, sans droits ni reconnaissance.

Être une femme au travail, c’est être surpresentée dans des métiers essentiels (professions du care, caissières, aides soignantes, infirmières, employées d’EHPAD, aides à domicile, femmes de ménage, agentes d’entretien), mais subir la précarité et le risque de pauvreté.

Être une femme au travail, c’est devoir assurer seule l’arrivée d’un nouveau-né pendant huit semaines de congé maternité obligatoires contre seulement sept jours obligatoires pour le père/deuxième parent, perpétuant la stigmatisation de la maternité en entreprise.

Et pour toutes ces raisons, être une femme au travail, c’est, en plus, manquer de temps et d’énergie pour connaître ses droits, les faire valoir ou savoir se défendre face aux abus !

Le bien-être et la stabilité de notre pays passe par le travail des femmes. Il s’agit d’un sujet hautement politique qui concerne directement 50% de la population et le reste par ricochets, mais surtout un enjeu économique et de société. L’ignorer est une faute politique. Les candidats à la présidentielle doivent se positionner.

En cinq ans, la volonté politique peut tout changer.

Les réponses existent, elles sont simples, concrètes, efficaces.

En voici dix, à vous de vous en saisir. Désormais, candidats, au boulot !

Lecteurs, lectrices, à vos signatures !
1. Imposer la transparence des salaires en entreprise par type de poste et compétences requises, afin de rendre incontournable le principe “à travail égal, salaire égal”. 

2. Conditionner l’obtention des aides d’Etat et la participation aux marchés publics des entreprises au respect des lois pour l’égalité professionnelle que sont la loi Copé-Zimmermann (40% de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance) et la loi Rixain (30% de femmes parmi les cadres dirigeants et les instances dirigeantes d’ici 2027, 40% d’ici 2030 pour les entreprises de plus de 1000 salariés), ainsi qu’à la publication des notes obtenues de l’Index de l’égalité professionnelle. 

3. Renforcer l’obligation pour les entreprises d’informer leurs salariés sur leurs droits au travail (harcèlement, retour de congé maternité, salaire, etc.), de façon régulière, loyale, exhaustive et évidente.

4. Imposer une condamnation minimale de six mois de salaire bruts versés à la victime en cas de harcèlement sexuel, moral ou de discrimination (contre seulement 7100 euros en moyenne actuellement pour le harcèlement moral). Afin de protéger les professions à majorité féminine qui sont les plus précaires, la condamnation minimale de six mois de salaire prévue en cas de licenciement abusif doit être appliquée sans critère d’ancienneté.

5. Constituer des Ordres à l’initiative de l’État et ratifier les Conventions progressives de l’Organisation Internationale du Travailpour défendre les professions du lien (petite enfance, vieillesse, nettoyage etc) et faire plus généralement de la valorisation des métiers essentiels majoritairement féminins et précarisés une priorité, via l’accès à des emplois décents mieux rémunérés et protégés, des ressources pour accéder et défendre ses droits, un système de formation accessible (financement et indemnisation, pédagogies, remplacement) et la reconnaissance des compétences en certifications professionnelles. 

6. Remplacer les congés paternité et maternité par un seul et même congé “nouveau parent” d’une durée égale (huit semaines obligatoires, jusqu’à seize semaines facultatives) pour le parent 1 et le parent 2.  

7. Faire de l’accueil petite enfance, qu’il soit collectif ou individuel, un droit pour les parents d’enfant de 0 à 3 ans et permettre ainsi aux femmes de ne pas avoir à sacrifier leur vie professionnelle en quittant le marché du travail pour pallier le manque de ressources publiques. 

8. Créer pour chacun des parents un congé parental longue durée de 240 jours, fractionnable et valable jusqu’aux 6 ans de l’enfant, rémunéré à 80% du salaire, inspiré du modèle suédois. 

9. Instaurer un “droit à l’équilibre de vie”, reprenant la Charte de la parentalité en entreprise de l’Observatoire de la qualité de vie au travail, dans la prolongation du droit à la déconnexion existant afin de créer une culture du travail inclusive et conciliable avec une vie personnelle.

10 - Intégrer au programme de l’éducation nationale et aux compétences socles du Code du travail (insertion professionnelle, et vie sociale, civique et culturelle) des cours “d’apprentissage de l’autonomie” qui intègrent l’éducation domestique (primaire), la gestion financière, les bases du droit du travail (collège). 

Attendre 136 ans n’est pas une fatalité. Cinq ans peuvent suffire à tout changer. 

Alors, qu’attendez-vous ?

Lecteurs, lectrices, signez la pétition “Candidats, au boulot!” pour porter les 10 propositions dans le débat. 

  

Sisters with Transistors Les héroïnes méconnues de la musique électronique

Actuellement sur ARTE.TV

Raconté par Laurie Anderson et nourri de formidables archives, un hymne aux pionnières de la musique électronique et aux horizons sonores qu’elles ont ouvert depuis les années 1930.

 "La technologie est prodigieusement libératrice, elle pulvérise les structures du pouvoir. La musique électronique a attiré naturellement les femmes. On se passait des structures dominées par les hommes : radios, salles de concert, maisons de disques. Mais l’histoire semble nous avoir oubliées." Qui mieux que la compositrice américaine Laurie Spiegel peut résumer l’amnésie collective qui frappe les pionnières des musiques électronique, concrète ou électroacoustique ? Pourquoi son nom, comme ceux de Clara Rockmore, Daphne Oram, Bebe Barron, Delia Derbyshire, Pauline Oliveros, Wendy Carlos, Eliane Radigue ou Suzanne Ciani restent-ils aujourd’hui méconnus, quand Pierre Schaeffer, Karlheinz Stockhausen ou Pierre Henry ont atteint la notoriété ? Elles n’en ont pas moins, chacune à leur manière, défriché de nouveaux territoires, composant la bande-son d’un XXe siècle technologique, ivre de vitesse, d’énergie et de bruit. Armées de leurs synthétiseurs, oscilloscopes, platines et séquenceurs, elles ont traversé l’histoire, souvent en solitaires, des années 1950 aux années 1980, créant des ponts entre la composition savante, la scène expérimentale, le cinéma, la télévision et la publicité. Des espaces  de liberté et de créativité que le monde de la musique traditionnelle ne leur accordait pas jusqu’alors...

Démiurges sonores
Constitué de témoignages et d’archives précieuses, le documentaire de Lisa Rovner redonne voix et visage à ces exploratrices de dimensions musicales littéralement inouïes à leur époque. Au cœur de leurs studios-laboratoires, peuplés d’enchevêtrements de câbles multicolores, de bandes magnétiques, d’ordinateurs primitifs et de générateurs géants, ces fortes personnalités ont pris leur destin en main au mépris des usages, pour revendiquer leur indépendance de démiurges sonores. Ce récit vibrant, raconté par l'Américaine Laurie Anderson, autre grande figure de l’expérimentation musicale, leur rend justice. 

 

Trois  autres documentaires à voir actuellement sur ARTE. TV parmi d’autre

-       - Exterminez toutes ces brutes  La troublante conviction de l'ignorance en 4 épisodes. Raoul Peck montre comment, du génocide des Indiens d'Amérique à la Shoah, l'impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l'histoire de l'Occident.

-       Joséphine Baker - Première icône noire

-       Patti Smith, la poésie du punk

 

Parlons argent ! Ce que coûte le patriarcat aux femmes et à la société.

C’est avec grand plaisir que le Laboratoire de l’Égalité vous convie à sa toute première édition des Pages de l’Égalité, un évènement régulier réunissant des auteurs et des autrices qui viendront échanger autour des thématiques rattachées à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Ce mois-ci, nous parlerons argent ! Quel est le coût du patriarcat pour les femmes et pour la société ? Pour nous éclairer sur le sujet, nous rencontrerons Lucile Peytavin ainsi que Lucile Quillet. Au programme, un temps de discussion entre nos deux invitées suivi d’un moment d’échange avec le public. Evènement animé par Aline Jalliet et Laurence Dionigi.

Lundi 28 février De 18h30 à 19h30

En visioconférence

S'inscrire sur https://www.helloasso.com/associations/laboratoire-de-l-egalite/evenements/les-pages-de-l-egalite-parlons-argent-ce-que-nous-coute-le-patriarcat

 

Contre la criminalisation des colleux•se•s

Rappel des faits.

Le 14 juillet 2020, alors que les feux d’artifices célébraient la République, trois mots collés sur les murs hurlaient : « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, IMPUNITÉ ». Ce soir-là, six d’entre nous ont été violemment interpellé•e•s à proximité de ce slogan. Après une garde de vue éprouvante de 21 et 22 heures, 4 d’entre elleux ont été traduit•e•s en justice et comparaîtront très prochainement.

L’un•e d’entre nous risque la prison ferme pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique sans ITT ». Elle encoure 5 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende. Toustes sont passibles de deux ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende pour « avoir, sans arme et en réunion, opposé une résistance violente ». Pour quelques lettres de papier et sans aucun flagrant délit, nos adelphes encourent des peines démesurées.

Contexte de criminalisation des militant•e•s et inversion des culpabilités

Partout, le pouvoir patriarcal pense nous intimider. En mars 2020, à Bordeaux, quatre personnes étaient interpellé•e•s et convoqué•e•s au tribunal. Leur crime ? Un collage militant, s’opposant à l’expulsion de personnes sans-abris par la préfecture. À Aix, un collage dénonçant l’impunité de Darmanin a valu une amende à plusieurs personnes. À Nantes aussi, la criminalisation des militant•e•s devient la norme. En décembre dernier, 12 personnes ont été interpellées, gardées à vue et convoquées par la justice pour avoir défendu le droit au logement. À Nantes toujours, une vitrine brisée, un mur encollé, un lieu vide occupé, suscitent plus d’émoi que les oppressions et les inégalités qu’ils dénoncent.

Pendant ce temps, Darmanin est toujours ministre de l’Intérieur en toute impunité. Pendant ce temps, un policier assassine sa femme et prend la fuite avec son arme de service. Pendant ce temps, les victimes de violences sexistes et sexuelles tentent de survivre seul•e•s, d’obtenir reconnaissance et justice, dans l’indifférence et le mépris du système patriarcal. « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, IMPUNITÉ »

Le système patriarcal croit nous intimider par la violence, la répression et la criminalisation de nos actions. Mais ils ne nous feront pas taire. Notre détermination est entière : nous continuerons à lutter contre les discriminations que subissent toutes les personnes opprimées et minorisées.

Nous avons besoin de vous

Le procès de nos adelphes est dans quelques semaines. Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien concret. Nous avons besoin de fonds. Relayez nos messages, partagez, parlez-en autour de vous, contribuez au financement, faites un don, même minime. Nous sommes dans l’urgence et nous avons besoin d’aide.

Ce sont nos camarades, vos camarades, qui actuellement encourent des peines disproportionnées pour avoir porté nos voix, pour avoir une opinion, pour avoir repris la place qui nous est due dans la rue, pour leurs convictions, pour leurs valeurs. Iels se sont battu•e•s et se battront encore pour nous faire entendre. Nous ne pouvons pas les laisser tomber, il est de notre devoir de leur venir en aide. C’est urgent !

Collages Féministes Nantes

https://www.facebook.com/collagesfeministesnantes

Source : https://www.50-50magazine.fr/2022/02/16/contre-la-criminalisation-des-colleuxses/

 

Exposition des photos de Marie- Hélène Le Ny

Infinités Plurielles : On ne naît pas scientifique, on le devient

du 8 au 28 mars – Campus Condorcet – Grand équipement documentaire Forume – Paris Aubervilliers

www.mariehelene-leny.fr

Place du Front populaire (métro : ligne 12 - Front populaire

 

Dixième anniversaire de la Marche des fiertés en Ouganda

Cet anniversaire sera incroyable! Au programme : un gala superbe et sécurisé, notre tout premier événement sportif, une cérémonie de remise de prix afin de mettre en valeur le travail des collectifs LGBT+ locaux – nous arriverons également à la fin d'un confinement très strict.

La toute première édition a eu lieu en 2012 !

Cette année-là, nous avons été attaqués par la police. Pendant quelques heures, les gens étaient simplement présents : ils s'amusaient, défilaient, célébraient, quand d'un seul coup... BOUM ! La police était partout et arrêtait tout le monde.

C'est parce que l'Ouganda est l'un des 70 pays où être homo est un crime. Célébrer les fiertés est particulièrement nécessaire ici.

C'est un jour nous nous rendons visibles à toutes celles et ceux qui ne savent pas que nous existons – et c'est spécialement important pour les personnes LGBT+ qui recherchent elles aussi des réseaux de solidarité.

La Marche est un événement unique en son genre. On y ressent un réconfort, du lien, un sentiment d'appartenance et du respect. C'est une sensation qui ne ressemble à aucune autre. La Marche des fiertés doit continuer. Même malgré les lois qui nous discriminent, elle doit continuer.

C'est pour cela que, malgré les obstacles et les difficultés, le collectif Pride Uganda n'a jamais rien lâché. Et c'est aussi pour cela que notre dixième anniversaire doit être un grand succès !

Soutenir la marche des fiertés en Ouganda : https://campaigns.allout.org/fr/pride-uganda-22

 

Passer la campagne à la moulinette !

À partir d’aujourd’hui 18 février et jusqu’à la fin du mois d'avril, la newsletter de La Déferlante suit et analyse la campagne présidentielle au prisme des débats féministes. Pendant deux mois, un vendredi sur deux, nous vous proposerons une lecture singulière de cette séquence politique cruciale. À travers des reportages, des analyses, des entretiens, nous tenterons d’éclairer les logiques de genre, de classe et de race à l’œuvre dans les programmes et les discours.

S'inscrire à la newsletter : contact@revueladeferlante.fr

 

« Je suis le Sahara », poème de Salka Embarek

Pour la liberté du peuple du Sahara occidental, nous partageons un poème de Salka Embarek

Par Capire

Le 18 février, les mouvements luttant pour l’autodétermination des peuples du monde entier se mobilisent : c’est la Journée de la femme Sahraouie. Le peuple Sahraoui est confronté au colonialisme de l’État marocain, qui s’exprime par la violence, le contrôle territorial et économique et la persécution politique. Les femmes jouent un rôle clé dans la résistance populaire et dans les processus de lutte pour l’autodétermination : elles sont à l’avant-garde de l’organisation et assurent la durabilité de la vie dans les communautés. Pour cette raison, nous publions des traductions du poème « Je suis le Sahara », de la poète hispano-saharienne Salka Embarek.

Née à El Aiune, au Sahara occidental, Salka a émigré avec sa famille aux îles Canaries. Dans son œuvre poétique, les thèmes du retour et de la libération de son territoire sont récurrents. Et elle n’écrit pas seule : Salka fait partie de la Génération de l’amitié Sahraouie [Generación de la Amistad Saharaui], un groupe de poètes pour la libération de leur peuple. Avec ses vers, Salka crée des images qui exposent, d’une part, l’autoritarisme marocain et, d’autre part, la force de la résistance anticoloniale. Pour elle, « la poésie est une voix de résistance, une impulsion de dénonciation, une arme de paix ». Salka a partagé avec Capirecomment s’est déroulé le processus d’écriture du poème :

« J’ai écrit le poème ‘Je suis le Sahara’ en octobre 2009, après quelques déclarations du porte-parole du régime marocain disqualifiant le Front Polisario et méprisant le peuple Sahraoui. Il nous a traités de ‘fanfarons’, a publiquement méprisé notre décision et notre capacité à reprendre les armes contre la violation systématique de nos droits humains et le mépris du droit international. Les propos arrogants du porte-parole ont incité les colons marocains dans nos territoires occupés et, pendant plusieurs jours, ils ont attaqué les quartiers sahraouis et torturé des familles en plein jour. Avec le poème, j’ai voulu transmettre la force au peuple Sahraoui, exprimer que nous sommes un, que nous sommes unis et que nous défendrons notre droit d’exister avec la force de la justice, de la raison et de la dignité ».

 

Je suis le Sahara
Salka Embarek

 

Je serai la guerre
et quand nécessaire, je serai la paix.
Je serai la paix de la guerre
et la limite entre les deux
je vais marquer moi-même.

Ne me traite plus de fanfaronne,
Qu’aucun ministre
ne me provoque à nouveau,
car pendant les années de ma tragédie
j’ai fait tomber certains de leurs murs
et j’ai déposé leurs fausses bannières.

Il n’y a pas de gouvernement usurpateur
ni cruel
ni roi si souverain
qui puisse me regarder dans les yeux
et nier qu’il est coupable.
Il ne peux pas parce qu’il n’oublie pas les fois où je l’ai affronté,
je l’ai exposé et j’ai gagné.

Regarde-moi bien,
parce que le timon est entre mes mains
et le vent souffle en ma faveur,
je ne serai pas celle qui craint
je ne serai pas celle qui perd
tu n’entendras pas mes paroles en vain.

Je suis déjà vieille,
trente-quatre ans se sont écoulés
marchant sur mon corps
sous des mètres de terre enterrée.
Depuis plus de trente ans on a laissé
dans ma bouche des saveurs amères,
certains je ne se sens plus,
d’autres ont tourné les bras
des leaders inconnus
des femmes avec espoir
des bras des martyrs qui retournent
croissant à la surface
répondant à mon appel,
celui de la vieille femme que je suis
et qui revient maintenant jeune,
renouvelée.

Qu’on ne m’appelle plus fanfaronne,
parce que mes enfants y répondront
que ma voix ne marche pas seule :
je suis le Sahara.

ÉCOUTE BIEN MON NOM.

Introduction par Helena Zelic
Traduction par Andréia Manfrin Alves

https://capiremov.org/fr/culture-fr/je-suis-le-sahara-poeme-de-salka-embarek/ 

 

 

ENGAGEZ-VOUS POUR LE COMMUNAUTAIRE !

Le 22 février 2022 à 14:00

En vue du budget qui précédera les prochaines élections provinciales, les organismes d’action communautaire autonome de tout le Québec se préparent à une vague de quatre jours de grève et de fermetures rotatives dans la semaine du 21 février 2022. Du jamais vu au Québec.

Depuis trop longtemps, le gouvernement promet des montants substantiels destinés au financement à la mission des organismes communautaires ainsi qu’un plan d’action gouvernemental pour mieux soutenir le milieu communautaire.

Moins d’un an avant les prochaines élections, rien de concret n’a encore été réalisé. L’attente a assez duré ! Promesses brisées, communautaire fermé !

À MONTRÉAL, C'EST DANS LA RUE QUE ÇA SE PASSE! ?

Quand: Le mardi 22 février à 14h00

Où: Parc Émilie-Gamelin (métro Berri)

Quoi: Une marche d’environ 2 km qui se terminera en action plus dérangeante à laquelle vous pourrez décider de participer ou non. Plus de détails sur le déroulement, l’heure et le lieu de fin vous parviendront bientôt.

•14h15 – Mot de bienvenue et slogans
•14h30 – Départ de la manif !
•L’action devrait se terminer vers 15h30 et nous nous dirigeons ensemble vers le Centre St-Pierre qui nous accueillera chaleureusement afin de clôturer la journée. Breuvages chauds, espaces de détente, toilettes accessibles, etc.
•Pour le transport adapté : 1212 rue Panet, vers 16h
•Des interprètes en LSQ nous suivront tout au long
Apportez vos pancartes et de quoi faire du bruit!

 

Détenues et activistes dénoncent des conditions « inhumaines » à la prison Leclerc

Radio-Canada - 13 février 2022

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1861860/leclerc-detenues-droits-covid-isolement-hygiene 

Des femmes incarcérées à l’établissement Leclerc, à Laval, disent que des détenues isolées en raison de la COVID-19 ont été privées de douches, de médicaments et de vêtements de rechange pendant des jours. Le ministère de la Sécurité publique (MSP) assure que les besoins des détenues sont comblés.

L’établissement Leclerc, un centre de détention provincial où sont actuellement enfermées 177 personnes, est aux prises avec une éclosion de COVID-19 depuis la mi-janvier.

Jusqu’à présent, 121 détenues ont attrapé la maladie lors de cette éclosion, d’après la santé publique de Laval. En date de jeudi, il y avait 23 cas actifs dans cet établissement de détention.

CBC s’est entretenue avec deux détenues dont elle ne divulgue pas les noms afin de préserver leur anonymat.

Une femme a dit à CBC la semaine dernière qu’elle n’avait pas pu quitter sa cellule ou prendre une douche depuis près de deux semaines.

On avait initialement dit aux personnes placées en isolement qu’elles auraient 20 minutes tous les deux jours pour prendre une douche et pour faire un appel téléphonique, selon elle.

Mais ce n’est jamais arrivé, a-t-elle déploré. Beaucoup de gens sont restés pris jusqu’à sept jours sans pouvoir faire un appel ou prendre une douche. Nous ne sommes même pas sorties.

Cette femme et d’autres personnes en isolement n’ont pas non plus reçu leurs médicaments sur une base régulière, a-t-elle ajouté.

Parfois, le personnel infirmier n’a pas le temps de donner leurs médicaments à tout le monde. Alors ils viennent avec des Tylenol… C’est tout ce qu’ils ont, a-t-elle soupiré.

Sa propre santé mentale s’est dégradée au point où elle a des pensées suicidaires. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir endurer ça, a-t-elle déclaré.

Une autre détenue a confié à CBC qu’elle a passé 13 jours en isolement en raison de la COVID-19 sans qu’on lui donne de sous-vêtements de rechange, bien qu’elle ait été menstruée au cours de cette période.

Elle a dit qu’elle a eu le temps de prendre une seule paire additionnelle de sous-vêtements avant d’être enfermée dans une cellule d’isolement avec une autre détenue. Elle a demandé plus de vêtements propres, mais on les lui a refusés, a-t-elle ajouté.

Nous avons expliqué que ça n’avait pas de sens […], que nous ne pouvions même pas laver nos vêtements, mais ils s’en foutaient, a-t-elle laissé tomber. C’est horrible, comment on m’a traitée […]. C’est comme être dans une cage.

De plus, on ne lui a donné que quatre ou cinq serviettes hygiéniques au départ, et elle a dû se plaindre pour en avoir d’autres, a-t-elle dit. Elle et l’autre détenue en isolement avec elle n’ont eu le droit de sortir qu’une fois par semaine pour prendre une douche.

Douches permises et vêtements propres fournis, disent des responsables

Selon les autorités, la situation est bien différente. Les détenues en isolement ont droit à au moins deux douches par semaine, tous leurs médicaments leur sont donnés et le bien-être des femmes est suivi de près, soutient-on.

En plus des deux douches, nous distribuons des produits d’hygiène : du savon, des débarbouillettes ainsi que des vêtements propres, a assuré Vince Parente, directeur général adjoint du Réseau correctionnel de Montréal.

Nous savons que nos détenus en quarantaine vivent une période difficile, a-t-il dit. Donc, s’il y a des besoins particuliers, nos gestionnaires y répondent rapidement. »

Dans un échange de courriels subséquent, un porte-parole du MSP a déclaré que l’établissement Leclerc n’a reçu aucune plainte de détenues qui auraient manqué de produits d’hygiène ou de vêtements.

M. Parente a indiqué qu’un horaire est affiché à l'extérieur des cellules ou près du poste de garde afin qu'on connaisse les moments où les personnes en isolement peuvent sortir pour prendre une douche ou pour faire un appel.

S’il y a des manquements par rapport à l’horaire, nous les pallions rapidement, a-t-il soutenu avant d'ajouter que les gardes ont des téléphones cellulaires dont les détenus peuvent se servir pour faire des appels.

M. Parente a dit que du personnel correctionnel fait davantage de rondes dans le secteur où des gens sont isolés et a distribué des radios, des livres et des jeux pour les aider à passer le temps. Du personnel médical surveille leurs symptômes au moins deux fois par jour.

La deuxième détenue a confirmé que du personnel médical l'a visitée deux fois par jour et qu'elle a bien reçu ses médicaments. C’est à peu près la seule chose qui a été faite correctement, a-t-elle raillé.

Omicron pose problème dans les prisons

La gestion d'une éclosion de COVID-19 au sein d’une population carcérale représente tout un défi, selon la Dre Stephanie Susser, qui supervise l’équipe responsable de la surveillance de l'éclosion de COVID-19 à l’établissement Leclerc.

C’est une question d'équilibre […] : si nous n’avions pas isolé assez [de gens], tout le centre de détention aurait eu la COVID, a-t-elle déclaré. C’était terriblement contagieux.

Les responsables de la santé publique ne travaillent pas directement dans les prisons, mais ils s'occupent de la coordination avec les responsables des établissements correctionnels et avec le personnel de la santé sur place pour gérer les éclosions.

La Dre Susser a dit que même si les lignes directrices sur l’isolement sont provinciales, l’équipe les a adaptées dans certains cas pour répondre aux besoins des détenues de l’établissement Leclerc.

Par exemple, des détenues qui présentaient des risques en matière de suicide ont été placées avec une autre personne.

Notre "autre pandémie" est la conséquence de la première sur la santé mentale, a-t-elle fait observer. C’est quelque chose qui est surveillé de près.

La Dre Susser a dit ne pas être au courant de situations où des personnes incarcérées n’ont pas reçu leurs médicaments ou des articles de base. Elle a déclaré qu’une des priorités de la santé publique est de s’assurer qu’il y ait assez de personnel disponible pour éviter des ruptures de services.

Cependant, tout au long de la pandémie, répondre aux besoins des détenus a représenté un défi pour de nombreux établissements correctionnels de la province, selon un rapport de la protectrice du citoyen rendu public en septembre 2021.

Elle y notait des plaintes similaires de la part de détenus qui recevaient leurs médicaments en retard ou qui ne pouvaient pas prendre de douche alors qu’ils étaient en isolement.

La protectrice du citoyen a continué de recevoir des plaintes de détenus selon lesquelles ils passaient des jours en isolement sans vêtements propres, même après l’intervention de son bureau.

Des activistes appellent à mettre fin à des conditions atroces

Des défenseurs des droits des prisonniers disent qu’ils ont entendu des récits semblables à propos de l’isolement à l’établissement Leclerc, bien que les conditions de détention y soient problématiques depuis longtemps.

Louise Henry, qui a elle-même été enfermée à l’établissement Leclerc avant de se joindre à la Coalition d’action et de surveillance sur l’incarcération des femmes au Québec (CASIFQ), dit recevoir régulièrement des appels de détenues qui y sont emprisonnées.

Mme Henry s’estime chanceuse d’avoir été transférée dans une prison fédérale avant la pandémie plutôt que de rester à l’établissement Leclerc.

Les femmes avec qui je suis en contact – qui ont vécu la pandémie entre ces murs –, c’est atroce, a-t-elle dénoncé.

La Ligue des droits et libertés (LDL) a écrit la semaine dernière aux responsables régionaux de la santé publique, de même qu’au directeur national de la santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, pour leur demander d’intervenir afin de protéger les droits des détenus.

Une douche, une promenade pendant une heure par jour et des vêtements propres, ce sont des droits de base. Et si nous ne pouvons pas leur donner ça, disent les Nations unies, c’est un traitement cruel, a déclaré Catherine Descoteaux, coordonnatrice de la LDL.

En définitive, Mme Descoteaux, Mme Henry et d’autres activistes disent que la pandémie montre bien qu’il faut réduire le nombre de personnes incarcérées afin d’éviter qu’elles courent des risques sanitaires inutiles, surtout que la plupart des femmes à l’établissement Leclerc purgent des peines courtes, souvent pour des crimes non violents.

Les détenues qui se sont entretenues avec CBC ont aussi plaidé pour un examen accru du système carcéral par le public.

« J’ai l’impression que tout le monde s’en fout, a déploré l’une d’elles. Personne ne parle jamais des prisons. J’ai toujours su que ce système était problématique, mais maintenant que je l’ai vu de l’intérieur, je peux vous dire que c’est inhumain. »

Nous sommes en 2022. Il est très urgent que ceux qui sont responsables du système carcéral se réveillent, a déclaré une autre détenue, parce que ça n’a aucun sens.

Avec les informations d’Ainslie MacLellan

 

Des organismes québécois demandent la suspension des casiers judiciaires

La Presse canadienne - 15 février 2022

Une dizaine d'organismes québécois se sont joints mardi au mouvement pour la suspension des casiers judiciaires, lancé en novembre dernier par la fondation de la Coalition nouveau départ (CND).

Le regroupement compte maintenant 85 membres de partout au pays, pour la plupart des associations d'avocats et des organismes communautaires.

Ce que la CND propose, c'est de sceller automatiquement les casiers judiciaires après que le contrevenant a purgé sa peine et a passé quelques années dans la communauté sans avoir récidivé. Cette mesure ne toucherait pas les criminels condamnés à perpétuité. De plus, la police et les juges auraient encore accès aux informations.

En ce moment, il est possible de faire soi-même une demande de suspension de son casier après 5 ou 10 ans, en fonction du type de procès. Cela demande de débourser 50 $ et de faire une série de démarches bureaucratiques.

Il est impératif selon nous que, tant sur le plan des coûts que sur le plan de l'accessibilité, le régime soit simplifié, a fait valoir la présidente de l'Association québécoise des avocats et avocates de la défense, Me Marie-Pier Boulet, lors d'une conférence de presse à Montréal.

Limiter la récidive

Selon la coalition, la présence d'un casier judiciaire crée de la discrimination et marginalise les gens qui tentent de réintégrer la société.

Le type de vérification qui est souvent demandé est pour des fins d'emploi, de logement, d'assurances, a expliqué Me Laura Berger, de l'Association canadienne des libertés civiles. Mais en général, il n'y a pas de limite, si bien que certains peuvent même devoir divulguer leurs antécédents lorsqu'ils essaient de trouver du logement dans des centres de longue durée ou de faire du bénévolat.

Au Québec, le Code civil permet aux compagnies d'assurance d'imposer des primes plus élevées, a ajouté le président de la Société John Howard du Québec, Jean-Claude Bernheim, qui n'hésite pas à qualifier la situation de discrimination systémique.

Le fait d'avoir un emploi est un facteur protecteur important contre la récidive, a soutenu Mme Berger, grâce non seulement à l'obtention d'un salaire, mais aussi aux liens sociaux qui s'y créent.

Elle a ajouté qu'après qu'une personne a passé plusieurs années sans ennuis, les risques statistiques qu'elle récidive diminuent de façon importante.

Les minorités plus touchées

Ce n'est pas un secret, les minorités racisées représentent une part disproportionnée des personnes judiciarisées. Ainsi, les Autochtones représentent 28,9% des délinquants sous responsabilité fédérale en détention, d'après le rapport annuel de 2018-2019 de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

D'après une étude commanditée par la Ville de Montréal en 2019, même si les personnes noires ne représentent que 9,5% de la population de la métropole, elles comptent pour 27 % des personnes interpellées par la police municipale. Le rapport constate que les personnes noires et autochtones se font interpeller entre quatre et cinq fois plus que les personnes blanches.

La présidente de l'Association de la communauté noire de l'Ouest-de-l'Île, Joan Lee, souhaite que soit combattu le racisme systémique qui fait mal à notre communauté de tant de manières différentes.

Une réforme du Code criminel est clairement nécessaire, et cela enrichirait notre communauté.

Pour les personnes racisées, c'est déjà difficile de trouver un bon emploi, a-t-elle dit, et quand on a en plus des antécédents judiciaires, c'est une autre difficulté qui s'ajoute.

D'après elle, une fois qu'ils obtiennent des emplois, ils sont plus enclins à redonner à leur communauté.

Aleksandra Zajko, de la Société Elizabeth Fry, a aussi rappelé que les femmes judiciarisées sont issues pour la plupart de milieux défavorisés et que le système actuel crée une situation d'injustice qui a porté préjudice depuis de trop longues années à la réintégration sociale de ces femmes.

Les organismes qui se sont joints au regroupement sont l'Association des avocats de la défense de Montréal-Laval-Longueuil, l'Association des avocats de la défense de Québec, l'Association des avocats et avocates en droit carcéral du Québec, l'Association de la communauté noire de l'Ouest-de-l'Île, l'Association des services de réhabilitation sociale du Québec, l'Association québécoise des avocats et avocates de la défense, la Clinique juridique de Saint-Michel, la Société Elizabeth Fry du Québec et la Société John Howard du Québec.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1862459/quebec-casier-judiciaire-fondation-coalition-nouveau-depart

 

RÉFLÉCHIR À LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS PUBLICS

« Si nous sommes sérieux, pourquoi ne pas rendre les transports en commun gratuits pour tous. Combien coûterait cette gratuité ? »

— Sylvain Millette

NATHALIE COLLARDLA PRESSE

C’est une excellente question. D’abord, rappelons une chose : il n’y a rien de gratuit dans la vie. Mais cela n’empêche pas de revoir le financement des transports publics afin de les offrir gratuitement à la population. C’est ce que font déjà plusieurs villes européennes comme Dunkerque, en France, ou Tallinn, en Estonie.

Au Québec, des villes comme Candiac, La Prairie, Sainte-Julie et Chambly offrent un transport local gratuit à leurs citoyens. Aux États-Unis, Kansas City a entrepris d’éliminer la tarification des transports en commun et la ville de Boston y songe aussi.

Souvent, les projets débutent en offrant d’abord la gratuité aux gens à plus faibles revenus comme les étudiants, les personnes âgées ou les vétérans. C’est d’ailleurs une des promesses de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, d’offrir la gratuité aux personnes âgées d’ici 2023. Les transports en commun sont déjà gratuits pour les enfants de 11 ans et moins. Dans toutes les villes où la gratuité a été instaurée, il y a eu une augmentation de l’achalandage qui varie selon les villes et le taux d’utilisation préalable. Tous les experts s’entendent toutefois pour dire que la gratuité seule ne fait pas de miracles. Il faut aussi une offre intéressante.

Mais, nous le disions plus haut, il n’y a rien de gratuit en ce bas monde. Il faut donc remplacer la contribution des usagers par d’autres sources de revenus. Dans la grande région de Montréal, la part des usagers au budget de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) compte pour 29 %, soit autour de 968 millions dollars dans le budget de 2020.

Comment comblerait-on ce manque à gagner si on instaurait la gratuité ? Plusieurs formules sont à la disposition des gouvernements. Il y a les classiques : taxe sur le stationnement, sur l’essence, sur l’immatriculation. Et il y a les mesures plus audacieuses : contribution des entreprises au financement du transport public (en France, par exemple, toute entreprise de 11 employés et plus y contribue). Logique puisqu’elles bénéficient de la proximité et de l’efficacité des transports en commun pour attirer la main-d’œuvre.

Dans certaines villes, on taxe davantage les commerces qui sont situés le long d’une ligne de métro ou de tramway. On pourrait également envisager une taxe supplémentaire sur les VUS dont les ventes explosent année après année. Parmi d’autres sources de revenus identifiées par l’ARTM, il y a aussi le péage kilométrique sur les réseaux supérieurs pour les voitures. Avec l’évolution de l’informatique de données et l’intelligence artificielle, il serait absolument envisageable de moduler ces taxes selon les revenus ou le lieu de résidence des automobilistes.

Bref ce ne sont pas les idées qui manquent pour rendre les transports publics gratuits. C’est la volonté politique.

En terminant, rappelons que conduire une auto n’est pas un choix strictement individuel. C’est un mode de déplacement qui a des conséquences sur toute la collectivité. À titre d’exemple, il en coûtera cinq fois plus cher à l’ensemble des Québécois si un citoyen de Québec ou de Lévis décide de se déplacer en auto plutôt qu’en transports en commun, selon le chercheur Jean Dubé du Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval. Dans ses travaux, il a pris en considération tous les coûts indirects liés à la voiture : usure des routes, conséquences de la pollution, accidents de la route, etc. Or on prend rarement en considération tous les impacts de la voiture quand vient le temps d’estimer les investissements dans les transports publics.

Le Canada a choisi un jour de se doter d’un système de santé gratuit par souci d’équité sociale. Pourquoi ne pas réfléchir collectivement à des transports publics gratuits pour les mêmes raisons (les gens à plus faibles revenus consacrent une part importante de leur budget pour utiliser les transports publics), et pour réussir une transition écologique qui se fait de plus en plus pressante.

https://plus.lapresse.ca/screens/5af6bba0-d190-4387-a2d8-653a781f1206__7C___0.html 


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