25 mai 21 Les pièges du consentement Catherine Le Magueresse Remue Méninges Féministe Radio Libertaire 89.4

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Interview de Catherine Le Magueresse pour son livre « Les pièges du consentement », paru aux Editions iXe  https://www.editions-ixe.fr/catalogue/les-pieges-du-consentement/

L'agenda écoféministe : la plateforme créée par Lourdenie Jean L'environnement, c'est intersectionnel !  https://lenvironnementcestintersectionnel.com

Informations militantes

Musiques : « Frangines » d’Anne Sylvestre (indicatif début) ; Electric soul, Rodriguo Y Gabriela (album Mattavision); « Dans nos chants » Anne et Edwige des Entresorceleuses (indicatif de fin).

À propos de Catherine Le Magueresse

Doctoresse en droit, chercheuse associée à l’Institut des sciences juridiques et philosophiques de la Sorbonne (Paris I-CNRS UMR 8103), présidente de l’AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail) de 1998 à 2008, Catherine Le Magueresse élabore, au fil de ses publications, une critique féministe du droit pénal.

Livres et ouvrages cités :

-    « L’institution de la liberté » de Muriel  Fabre-Magnan chez PUF - PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE

-      "Pornland, comment le porno a envahi nos vies » de Gail DINES  Éditions LIBRE

-       « Le cout de la virilité » Lucile PEYTAVIN Éditions Anne Carrière

-       "Actes du procès d’Aix en Provence. L’affaire Tonglet-Castellano" ou le "procès du viol" défendu par Gisèle HALIMI. http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/laffaire-tonglet-castellano-ou-le-proces-du-viol-32652.html

 

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Actualités des luttes

 

Fin de grève victorieuse pour les salariés du nettoyage de l’hôtel Ibis Batignolles

Une médiation, après vingt-deux mois de lutte, a permis à ces femmes de chambre du sous-traitant STN d’obtenir l’amélioration de leurs conditions de travail.

Par Francine Aizicovici. Le Monde

« C’est la joie ! » Après vingt-deux mois de lutte – dont huit de grève et quatorze mois d’activité partielle –, la « victoire » est au rendez-vous pour Sylvie Kimissa, femme de chambre à l’hôtel Ibis Batignolles de Paris, et dix-neuf de ses collègues. Un protocole d’accord, qui sera finalisé mardi 25 mai, a été négocié entre la CGT des hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE), AccorInvest, la foncière immobilière d’Accor, et STN, le sous-traitant du nettoyage employeur des salariés. Selon la CGT-HPE, la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets, anciennement Direccte), également signataire, avait mis en place en février une médiation à la demande du syndicat.

Le blocage des discussions était complet depuis que ces personnels – dix-sept femmes de chambre, deux gouvernantes et un équipier – s’étaient mis en grève le 17 juillet 2019, dénonçant l’inégalité de traitement entre eux, employés par le sous-traitant du nettoyage STN, et les salariés de l’hôtel. « On avait un plan A, l’intégration dans l’hôtel, et un plan B pour l’amélioration de nos conditions de travail, explique Mme Kamissa. On n’a pas obtenu le plan A parce qu’il y a un plan de licenciement à l’hôtel. Alors on a utilisé le B. » AccorInvest compte supprimer plus de 700 postes en France. Elle devrait cosigner l’accord. Sollicitée, elle n’a pas pu être jointe.

Selon la CGT-HPE, les avancées obtenues comprennent notamment des revalorisations salariales de 250 à 500 euros par le biais d’une prime de panier de 7,30 euros – comme pour les salariés de l’hôtel –, d’une augmentation des qualifications qui jusqu’à présent stagnaient, le passage de sept personnes à temps complet, etc.

En outre, la cadence de travail dite « indicative » de 3,5 chambres nettoyées par heure passe à 3 chambres. Deux contrats à durée déterminée qui avaient été « rompus illégalement pendant la grève » sont réintégrés, et la mutation de 10 personnes « en restriction médicale » est annulée.

« Accor ne voulait pas rater la reprise de l’activité »

« Nos contrats ont une clause de mobilité, qui peut être actionnée en cas de baisse d’activité à l’Ibis, précise Mme Kamissa. Mais, à l’hôtel, elle était utilisée dès qu’on avait une restriction médicale, ce qui est illégal, au lieu de placer la salariée sur un poste adapté. C’était comme une punition. » Sur plusieurs points, ajoute-t-elle, « la Dreets a fait un rappel à la loi à l’employeur ».

Comment expliquer ce déblocage ? « On n’arrêtait pas de les embêter depuis près de deux ans, souligne Claude Lévy, de la CGT-HPE. Je pense qu’Accor a compris que les salariés ne lâcheraient pas, qu’il ne pouvait pas continuer à gérer ainsi, car les gens ne supportent plus ce type de conditions de travail et cela nuit à leur image de marque. Accor ne voulait pas rater la reprise de l’activité. »

Régulièrement, les salariés envahissaient des halls d’hôtels du groupe Accor, participaient à des fêtes de quartier, tenaient un piquet de grève à l’Ibis. Leur dernière action a eu lieu mercredi 19 mai : l’envahissement du hall du Pullman Tour Eiffel à Paris avec lancer de confettis. « On avait choisi cet hôtel au hasard, affirme Mme Kemissa. On s’est rendu compte que s’y tenait un séminaire de chefs d’Etat africains. 

 

La fête des mères, vue par la Fondation des femmes : Célébrons toutes les femmes de nos vies !

Cette année, plutôt que de souhaiter la fête des mères, la Fondation des Femmes préfère célébrer toutes les femmes de nos vies : mères et sœurs, biologiques, adoptives ou de cœur… la sororité est à l’honneur ! C’est l’occasion de montrer aux femmes qui vous inspirent que vous les aimez, qu’elles soient mères ou non, qu’elles se battent pour l’être ou qu’elles ne souhaitent pas l’être, qu’elles soient comblées, seules ou accompagnées.

Pour cela, nous vous proposons d’offrir à une proche, ou à vous-même, un kit sororité composé de deux attentions engagées :

      Un don mensuel à la Fondation des Femmes, que vous effectuerez en l'honneur de la personne que vous aurez choisie, et qui permet de protéger les femmes victimes de violences et faire progresser leurs droits, partout en France.

      Un joli bracelet de perles "sororité", réalisé avec amour par les bénévoles de la Fondation des Femmes, qui sera envoyé dans une ravissante enveloppe, accompagné d'une carte personnalisée.

Fondation des Femmes 9 rue de Vaugirard   75006 - Paris

07 80 91 98 05, du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h.

 

 

L'agenda écoféministe : la plateforme créée par Lourdenie Jean L'environnement, c'est intersectionnel !

https://lenvironnementcestintersectionnel.com

Née en avril 2019, L’environnement, c’est intersectionnel est une plateforme d’éducation débutant grâce au support de la Fondation Filles d’action. Celle-ci fit un appel aux jeunes leaders canadiennes pour leur projet Femmes, prenons notre place! Lourdenie eu la chance de faire partie des 16 personnes retenues à travers le Canada pour mettre à exécution son idée. Son idée est d’inviter des artistes visuel.le.s à faire une collecte de déchets afin de créer une œuvre d’art à partir du matériel récupéré. Le projet finit avec une exposition de ces œuvres à la Librairie Racines où des activistes sont invitéEs à parler d’intersections de la cause environnementale.

 

L’environnement, c’est intersectionnel

Il est désormais impératif de reconnaitre l’urgence de l’enjeu climatique. On remarque d’ailleurs que les études ayant pour but de souligner cette urgence s’accumulent, ainsi que la volonté de sensibiliser les masses à cet égard. Toutefois, cet engouement vient avec son lot de questionnements quant à l’approche à utiliser pour maximiser le message, voir même quel est le message en soi qui devrait être mis de l’avant. Dénoncer l’inaction face à la situation environnementale, qu’importe l’angle, peut-il réellement avoir des conséquences négatives? C’est ce à quoi l’article suivant tentera de répondre en démystifiant certains points, tout en prenant soin d’expliquer comment l’intersectionnalité doit faire partie de cette conversation.

Tout d’abord, avant d’élaborer sur la légitimité de l’intersectionnalité au discours, une définition s’impose. L’intersectionnalité est une notion conceptualisée par Kimberlé Crenshaw en 1989. Bien que conceptualisé par Kimberlé Crenshaw, l’essence du terme se manifeste chez plusieurs afroféministes remontant jusqu’au 19e siècle, considérant leur double (et parfois plus) marginalisation. En bref, il s’agit d’un cadre analytique assurant une compréhension non-hiérarchique des dynamiques de pouvoir, notamment lorsqu’observées simultanément. Cela signifie que l’intersectionnalité est une vision englobante des oppressions, afin de noter que celles-ci ne sont pas isolées, mais communiquent et s’entrelacent composant ainsi un tout. Victime de sa popularité, les amalgames se multiplient considérablement par rapport à l’intersectionnalité. Assurément, ce texte ne sera suffisant pour tout démêler- ce n’en est d’ailleurs pas l’objectif -mais, il y a tout de même certaines nuances pertinentes à nommer pour bien ancrer le sujet. En premier lieu, c’est important de bien comprendre que non-hiérarchique veut dire centraliser les marges, plutôt que de laisser des voix plus privilégiées taire les spécificités de leur lutte. La seconde nuance est la plus importante à retenir. Il s’agit du fait que l’intersectionnalité est un concept intrinsèquement anticapitaliste. Forgé par les mouvements afroféministes, il est important de ne pas sous-estimer l’importance de la création d’un système équitable avait pour plusieurs de ces cercles. C’est d’ailleurs ce que les propos de Barbara Smith du Combahee River Collective souligne lorsqu’elle partage qu’à son sens le pouvoir de leur union était son essence anticapitaliste, car c’est ce qui lui en donnait son sens révolutionnaire.

Intersectionnalité et environnement:

Comment maintenant prendre ce nœud pour l’appliquer à l’environnement? Assurément la seconde nuance posée prend davantage son sens dans le contexte environnemental, considérant que le modèle économique actuellement dominant est souvent critiqué pour la surconsommation qu’il cause. De plus, la loupe intersectionnelle est nécessaire, car elle permet une considération aux obstacles spécifiques vécues par des communautés marginalisées qui empêchent des choix dits éco-responsables. Un exemple concret de ce phénomène est le fait que l’accès à l’eau potable demeure toujours un enjeu pour plusieurs communautés autochtones et que celles-ci ne peuvent donc pas considérer l’option d’éviter les bouteilles en plastique. Toutefois, la loupe intersectionnelle permet une analyse beaucoup plus poussée. Le capitalisme ne fait pas que mener à la surconsommation. Il faut plutôt voir ce système comme un retrait- voir un vol- de l’autosuffisance, imposant une partie tierce pour subvenir à ses besoins. Cette partie tierce n’est pas que responsable de l’excès, mais en dépend pour demeurer dominant. Autrement dit, le capitalisme équivaut à une incapacité de gérer, mais surtout, d’assurer l’accessibilité à des ressources de façon indépendante. Cette imposition se fait principalement par la désactivation de la collectivité. Ce qui permet de souligner que les communautés racisées et autochtones vivent davantage les impacts de la crise environnementale, car ces codes collectifs leur sont arrachés. Avec cette approche élaborée, les obstacles nommés plus hauts deviennent bien plus qu’une simple addition plus compliquée, mais plutôt une position de certaines communautés créée par le système en veillant à ce que ces populations aient plus de parties tierces. Ce réflexe se voit dans plusieurs enjeux environnementaux souvent analysés individuellement et le placer comme base dans l’analyse de la crise climatique crée des ponts entre diverses oppressions. Parmi celles-ci, l’(in)accessibilité pour les personnes en situation d’handicap représente bien ce point, car on leur requiert de faire des étapes supplémentaires pour subvenir à leurs besoins. L’accessibilité n’est pas d’emblée, car la productivité devient un des seuls facteurs de valorisation sous le capitalisme.

En conclusion, l’intersectionnalité assure une intégration de ces points au discours environnemental, évitant ainsi de reproduire des modèles problématiques au sein même de la lutte. Le retour de l’écofacisme, qui est une idéologie encourageant la violence envers les communautés «du Sud» et l’insensibilité aux obstacles particuliers de communautés marginalisées pour être plus «éco-responsables» sont des exemples des dangereux angles morts qui peuvent arriver sans cet outil analytique.

Lourdenie Jean, fondatrice de L’environnement, c’est intersectionnel

 

Exposition RECYCLAGE-SURCYCLAGE

à l'espace Monte-Cristo de la Fondation Villa Datris

9 rue de Monte-Cristo à Paris 75020 M° Alexandre Dumas

Certains artistes s’improvisent archéologues du présent en composant des œuvres à partir de matériaux qui conservent la trace d’une utilisation sociale, culturelle, économique pour en faire un objet précieux, voire spirituel. Le déchet permet alors une lecture historique de notre consommation mondiale.

Du 30 avril au 19 décembre – Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 18h30

Entrée libre


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